HighwaytoHell

HighwaytoHell

Mercredi 29 mai 2013 à 16:41

 Musique. Douce. Assis sur l’appui de fenêtre, les pieds contre le mur, je contemple le ciel. Rares nuages sur fond bleu. Serein. J’étais. Les derniers rayons d’un soleil couchant, teintant d’ocre les paresseuses masses de cotons dans le ciel se reflétaient sur mon lecteur de musique. L’air frais soulevait doucement une mèche, qui s’était déposé devant mes yeux.

Une photo mériterait presque d’immortaliser l’instant. Mais je déteste, être sur une photo. Depuis aussi longtemps que je sais que ça existe. Et j’ai très vite compris. J’ai très vite compris pleins de choses, d’ailleurs. Certains systèmes. Certains engrenages. De mécaniques souvent plus complexes qu’elles n’y paraissaient. Des choses aussi simples que manger ou boire. Lire et écrire. Parler.
 
Chacune de ces actions, simples en apparences, se sont complexifiées. Pour donner le mot vivre. Et là je vivais. Impression d’être. Juste être. Ca faisait une quinzaine de minutes que j’étais immobile, à attendre. Mes membres commençaient à se raidir, certains frissons me parcouraient. Soleil printanier. Mais je restais là, les yeux dans le vague. Pictural, comme situation, je vous dis.
La musique changea. Innocence. Petit sourire. Vibrations dans la poche. Il était temps.
 
« Voilà. » 
 
Simple, efficace. En connaissant l’expéditeur, je pouvais aisément rajouter élégant, distingué, voir adorable. Tout ça dans ce voilà. Un mot à la simplicité absolue, mais d’une force impressionnante. Je regardais l’écran, un petit sourire aux lèvres. Fallait-il que je bouge ? Ou devais je rester, là, contemplatif ? La question n’en était pas réellement une. 
 
Soupir, mise en branle de mes muscles, et retour au réel. Le vent souleva ma mèche une dernière fois, parcourra ma peau, qui frissonna doucement. La fenêtre claqua derrière moi, et je mis ma chemise à l’arrache. Sortie précipitée, après tellement de temps à glander, on ne se refait pas.
 
« J’arrive. »
 
Message envoyé en courant dans les escaliers, comme toujours.
Chaussures mises sans les mains, en regardant l’heure. Comme toujours.
Expirations. Inspiration. Sourire. Ouverture de la porte.
Elle était magnifique, comme toujours.
 
« Bonjour.
-Salut. »
 
Un rayon de soleil se posa sur elle, découpa sa silhouette gracile dans l’embrasure de ma porte. Sous une mèche brune, son regard intense me fixait, un sourire discret, mais adorable à la bouche.
Je me sentais fondre, et ma bouche s’élargir, se fendre d’un sourire.
Fini les questions.
 
« Il fait chaud.
-Ose te plaindre. Pour une fois qu’il ne pleut pas et qu’on est ensemble. On devrait sortir le champagne. J’y ai pensé mais… Suis un prolétaire moi. »
 
Elle éclata de rire. Je sortis avec elle, sous le soleil, qui semblait nous baigner de lumière en cette fin d’après-midi. Elle avait mis du temps à venir. Mais je lui pardonnais, mon regard se noyant dans le sien, mon cœur perdit enfin de sa constance. Mon cerveau commençait à s’embrumer. C’est tellement beau de ressentir avec son âme. De ressentir tout court.
 
Remise nerveuse d’une mèche pourtant bel et bien à sa place, vanne stupide, et balade musicale. Une certaine forme d’habitude s’était créée, au fil de nos rencontres. Un rituel, que l’on respectait plus ou moins selon l’humeur. La balade n’était qu’un prétexte. En tout cas, c’était le cas pour moi. 
D’un simple changement d’intonation de sa voix, je savais si on devait s’arrêter, continuer, et où aller. Alors on y allait. Je parlais beaucoup. Je disais beaucoup de bêtises, qu’elle marquait de rires ou de sourires. Parce que j’étais là pour ça. Sorte de cercle vicieux, ma récompense me donnait l’énergie pour en avoir d’autres. Plus, encore et toujours.
 
Toujours d’un point de vue pictural, ça valait le coup. Les allées s’illuminaient au fur et à mesure de notre venue, la demoiselle enchantant tout ce qu’elle approchait, le soleil suffisamment doux pour sublimer cela sans être agressif rendait le tout encore plus charmant. Adolescents bloqués dans l’enfance, on se chamaillait, déconnait, riait.
 
De beaux reflets dans les yeux, dans les cheveux.
Une odeur délicate et enivrante s’étalait dans l’air.
Et son rire cristallin, qui contrastait avec ma voix aux inflexions souvent ridicules que j’adoptais.
 
Puis il fallut s’asseoir. Mon cerveau avait arrêté de réfléchir depuis un moment, et mon cœur jugeait tout à fait logique de rater des battements. Tu semblais sereine, rayonnait, comme à ton habitude. Tu étais belle comme à ton habitude. Tout semblait habituel. Et c’est justement parce que c’était une habitude que c’était aussi génial.
 
On finit, installés dans l’herbe, au soleil. Pour une fois, on n’avait pas besoin de s’abriter sous la pluie. J’étais collée à elle. On regardait ce foutu étang, toujours aussi mal entretenu, alors que plusieurs années étaient passées par là. D’un autre côté, le fait que même ça n’avait pas évolué donnait un étrange sentiment de stabilité, de sécurité.
 
Le temps avait filé, et on était à un stade où l’on pouvait évoquer les premiers moments passés ensemble comme s’ils avaient eu lieu une éternité avant celle-ci. Le soleil caressait doucement notre peau, l’herbe chatouillait doucement nos mains. Mon portable glissait de musiques en musiques. J’avais viré les déprimantes pour l’occasions. 
 
Alors on parlait de jeux vidéo, du temps, des gens, de nos souvenirs, de notre année scolaire, et de notre devenir.
 
« Et après cette année ?
-J’en sais rien. Et très sincèrement, je m’en fous. Et toi ?
-La même. Va falloir se bouger, si on la veut, notre cave. »
 
Private joke.
Eclats de rire.
 
Des fois, mon cerveau se réactivait, et je le forçais à disparaitre. Nul besoin de réfléchir ni de penser. Là, je devais vivre. Perceptions de toute sorte, l’hormone du bonheur coulait à flots dans mon sang. Le soleil baissait à l’horizon. On n’avait pas bougé. L’astre teintait d’un doré au gout du rêve l’eau.
 
Je me suis tournait vers la demoiselle, dévora son visage des yeux.
 
« Je te l’avais dit.
-De ?
-Que je te l’offrirai, ce coucher de soleil.
-C’est pas la mer.
-Mais tu es déjà sublime. »
 
Petit sourire en coin, silence de sa part. Mon regard se reporta sur l’eau qui scintillait doucement. Ma tête tomba sur son épaule, les yeux mi-clos. Elle ne me chassa pas. La journée touchait à sa fin, le rêve allait se finir. Il fut temps de se dire au revoir. Toutes les cellules de mon corps s’y opposaient fermement, mais le choix n’était pas vraiment un luxe qu’on m’accordait.
 
Je redevins cynique, froid, et le reste.
Jusqu’à la fois d’après.
 
« Tu veux avoir mon corps, ou mon argent ?
-Quitte à choisir, je prendrai ton cœur.
-Ca, tu l’as déjà. Pour toujours. »
 

Mercredi 29 mai 2013 à 0:44

 J'ai pas la chute dans mon histoire, la suite veut pas venir. Rageant. Je le finirai, ce texte.
J'ai perdu en endurance, c'est flagrant. Je suis déjà totalement crevé à cette heure ci, alors que j'ai dormi mes quatre heures indispensables cette nuit. Vais peut être devoir basculé sur un rythme normal. J'accueillerai avec plaisir un retour de mon appétit. Ca serait plutôt cool. Avec lui, celui de l'inspiration.
Sorties annulées, fail sur pokémon, envies de jouer en chute libre.
Ouais, ces vacances, il me les faut.
Et ça, c'est en oubliant ce qu'il se passe dans ma tête. Ha ha ha.
"Well well well... Welcome, to my lair !"

Lundi 27 mai 2013 à 20:21

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Jeudi 2 mai 2013 à 23:21

 Pile.
Face.
Pile.
Face.
Face.
Pile?

Je suis face à un choix. Aléatoire, à priori. Les deux voies sont différentes. Le choix est étrange. J'ai la curieuse sensation qu'il me manque la troisième voie.

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