"Qu'est ce que tu attends?"
Il appuya un peu plus. Des fois que j'aurais oublié sa présence. Malheureusement, même avec toutes mes facultés de déconcentration j'étais incapable d'oublier le gros calibre qui faisait pression sur ma tête au point de me filer un torticolis. Mais c'est pas pour ça que j'y accordais de l'importance. Nettement moins que la musique, déjà. En plus, il pleuvait dehors. Mon cerveau avait dix mille fois plus d'intérêt pour la pluie que le canon en acier. N'en déplaise son égo.
"Tu as trois secondes. Dans trois secondes je tire."
C'est que je me sentirais presque menacé. Moins que dans mes cauchemars, mais quand même. Un joli score. Sa menace semblait presque crédible. La musique changea. Bien sur qu'elle changea. Dans un film, la musique change toujours pour annoncer le tournant dramatique. Une musique sur la perte d'un être cher. C'est pas ma playlist la plus joyeuse qui tournait.
"...Deux !"
Ow, je me souviens pas avoir entendu le premier chiffre. Il comptait dans quel sens, déjà? Croissant, décroissant? Ma musique, alors?
"Trois!"
Bruit de chargement. Coup de feu.
Je suis sur qu'il a aimé pressé la détente.
Tout aussi sur qu'il a moins aimé voir son arme se retournait contre lui au dernier moment.
Et ses hurlement semblent confirmer qu'une balle dans la jambe fait mal.
Et l'absence de ses hurlements semble confirmer que deux balles suffisent amplement à calmer définitivement quelqu'un.
Semblerait qu'il était effectivement indigne d'intérêt. Il pleut toujours, ma musique est toujours belle.