HighwaytoHell

HighwaytoHell

Lundi 29 janvier 2018 à 16:46

            www.youtube.com/watch   

                 L'eau chaude coulait sur son visage émacié par la fatigue, ses cernes profondes et violacées. De son long nez perlaient l'eau et les larmes.  Ses courts cheveux bruns lui laissaient le luxe de ressentir chaque goutte qui s'écrasait sur son crâne. Il n'était pas vraiment là, et il était absolument là. Assis en tailleur sous la douche, le temps s'était arrêté. Le monde autour n'avait plus de consistance. Il n'y avait que ce jeune homme, l'eau et les parois qui l'entouraient. La cadence rassurante de son cœur qu'il entendait au delà du bruit blanc.

                Savourer chaque sensation, chaque mouvement. Apprécier le pattern constant  du jet. Etre et même plus qu'être. Ainsi, il bloquait ses pensées, noyait sa souffrance pesante qui l'alourdissait, sorte de masse informe tumorale qui drainait toute son énergie. Tout ce qu'il arrivait encore à faire, c'est mettre un pied devant l'autre, en attendant que ça aille mieux. Et fuir sous la douche quand l'univers semblait de trop.

                Alors la chaleur inhibait ses sensations, sa vue se troublait et il pouvait s'envoler loin et oublier pour un temps. Ou enfin exprimer sa douleur en spasmes douloureux qu'il devait retenir toujours. Puis, finalement, il devait sortir. L'eau devenue froide et  les mains fripées annonçaient la fin du repli.

                Alors le monde extérieur revenait, prenant un malin plaisir à être aussi froid, inhospitalier et mauvais qu'avant. Tout était gris, tout était terne. Il pouvait chercher longtemps des raisons d'être ici bas. Mais il n'y avait plus aucune trace de vie en lui. L'existence était venu à bout de tout ce qu'il était, de tout ce qu'il aimait et de tous ceux qu'il aimait aussi.

                Il déambulait comme un zombie, accomplissant ce qu'il fallait pour rester en vie. S'habiller, manger, travailler. Dormir, des fois. Mais jamais plus jamais il ne se sentirait chez lui. Plus jamais il n'ouvrirait de porte en se disant qu'il était rentré à la maison.  L'enfer, c'est pas tant les autres que ne pas être soi. Il sortit de son appartement impersonnel et mal rangé, se dirigea vers le parc sous la pluie. La musique plein les oreilles, sublime appoint à son humeur mortifère.

                Il marcha un temps dans la boue, entre les arbres, avant de retrouver le coin où il avait joué toute son enfance, le coin où il t'avait rencontré et aussi celui où il a admit t'aimer. Il sembla un instant heureux, puis très fatigué. Doucement, très doucement, il sorti son pistolet, de sa poche. Il était étonnamment facile de se procurer des armes comme ça. Vive le monde occidental.  Il chargea et presque sans hésita, tira dans sa tempe.

Il était temps de revenir à la maison. 

 

Dimanche 28 janvier 2018 à 2:03

 Pas de musique, mais un simple texte inspiré par beaucoup de temps sur des Fire Emblem et bien trop peu d'hommages rendus.
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                Le soleil couchant illuminait la mer de reflets dorés et teintait le ciel d'un doux rose apaisant. Une légère brise vient soulever les cheveux verts de la cavalière pégase qui trônait seule au milieu des eaux. L'air chaud de l'été lui permettait encore de voler sans efforts et ramenait les embruns. Le bruit des vagues et le cri des mouettes figeaient l'instant. Tout était parfait. C'était un beau jour pour mourir.

                Ses yeux d'un bleu aussi limpide que l'océan ne quittaient pas l'horizon. Elle savait exactement pourquoi le stratège l'avait envoyé ici. Cet espèce de salopard sans âme lui avait demander de gagner du temps. La princesse et le reste de la troupe devait absolument passer ce col sans intervention des forces aériennes ennemies, et par conséquent, il fallait faire barrage. Aucun renfort, aucune aide, aucun pied à terre possible.

                Le pire, c'est qu'il avait raison et que Vanessa le savait parfaitement. Elle resserra la prise sur sa lance. Elle avait toute la mer pour reculer et harceler son ennemi, il était impossible de la contourner, et sa vitesse légendaire lui permettait d'intercepter quiconque défierait sa suprématie. Ils n'auraient d'autre choix que de la supprimer.

                Si seulement Sérène voyait ça. Mais dans la vie comme dans la mort, on a pas toujours le choix, et même si la timide cavalière pégase était devenue le fer de lance des chevaliers faucons, elle n'avait pas le moindre doute sur ce qui l'attendait. Elle se servit d'un puissant courant d'air ascendant pour s'élever un plus, guettant l'ennemi.

                Un demi sourire naquît sur ses lèvres de guerrière accomplie. Au loin une gigantesque horde de gargouilles infâmes venaient de quitter le plancher des vaches. La princesse venait d'être repérée, selon toute évidence. Il était tard déjà, c'était bon signe. Sereine, Vanessa fit tranquillement tourner sa lance dans les mains. Les cieux étaient à elle et ce n'était pas ces sinistres créatures qui allaient empiéter sur son domaine. Gagner du temps.

                Dés que la première monstruosité fut à portée, elle piqua dans le Chaos des ailes de la masse grouillante. Chirurgicale, elle frappait à la tête, trop rapide pour laisser la moindre chance de contre attaque, elle maîtrisait parfaitement son sujet.  Une attaque, une chandelle, un piqué, avant de brusquement faire un tonneau pour aller chercher son prochain ennemi, le tout en se maintenant devant le groupe.   Les cadavres tombaient directement dans la mer, par dizaine.

                Alors, comme un seul être, la véritable armée volante s'en prit au moustique qui avait entreprit de tuer Goliath. Ils fondirent sur elle inlassablement, véritable colonne de monstruosités d'écailles et de chair difformes.  Alors, le véritable combat commença. Reine absolue du combat aérien, la lance déjà recouverte de sang, Vanessa ne put alors plus qu'esquiver, frapper uniquement les ennemis les plus proches sans réellement les blesser. Gagner du temps, se répétait elle.


                Les griffes d'une gargouilles tentèrent de lacérer sa monture qui endura sans sourciller, ne faisant qu'un avec sa cavalière. Elle aussi, avait une conscience aigüe de ce qui les attendait. La même sérénité morbide, la même mortelle efficacité. Il ne se passa plus une seconde sans que la chevalière n'ait une attaque à esquiver. Son cœur battait déjà la chamade, le temps s'égrenait lentement, trop lentement. Pour chaque attaque parée, trois survenaient. Chaque tête défoncée, chaque aile percée, chaque corps transpercée, il se passait plusieurs minutes d'attaques continues. Chandelles, piqués, brusques virées, gestion des courants ascendants, tout était bon pour ne pas finir dévorée.

                La luminosité continuait de baisser. Le ciel s'embrasait des dernières lumières qu'offrait l'astre solaire. Bientôt la nuit, bientôt la princesse atteindrait l'autre côté du col, jointe par les forces de Frélia. Le bras armé du corps des chevaliers faucons commençait a faiblir. Seule contre le monde, elle n'arrivait plus à reprendre son souffle. Loin  de s'affaiblir, les créatures du Mal, semblaient de plus en plus déterminées à en venir à bout. Point d'orgue du désespoir, sa lance se brisa dans le corps d'une gargouille qui chuta dans l'eau en mugissant de souffrance. Ne lui restait plus que l'épée, et l'absence totale d'allonge qui allait avec.

                Un autre sourire, plein de haine, plein de rage de vivre, de rage de tuer naît sur les lèvres de Vanessa. Elle s'éleva, plus haut, toujours plus haut dans les airs, poursuivie par la nuée de monstres. Jamais elle ne pourrait fuir, elle n'avait plus l'énergie ou le temps de se replier. Alors, au plus haut des cieux, elle hurla, une dernière fois, avant de foncer dans la masse, tranchant et tailladant tout ce qui arrivait à sa portée. Eclair vert dans la masse rouge, elle passa sans s'arrêter dans la colonne d'ennemis. Les gargouilles s'adaptèrent très vite, mais les pertes furent élevées.

                Elle jeta un dernier regard au soleil qui disparut dans les flots, au moment où les griffes des ennemis désormais tout autour d'elle se plantaient à la fois dans son corps et dans celui de son pégase. Ce fut soudain le silence, alors qu'elle chutait vers la mer qui semblait vouloir l'avaler. Oh oui, Sérène aurait été fière. Elle avait gagné tellement de temps...

Dimanche 28 janvier 2018 à 2:01

 Owiii, de la poussière, tellement de poussière ici.
Je pourrais reprendre un autre blog et ça serait probablement pas une mauvaise idée. Je convulse un peu de douleurs depuis que j'ai rompu et que je suis passé de rêve à cauchemar, mais on ne me reprendra plus à espérer. Par contre ce qu'on va faire, c'est qu'on va écrire un petit truc, tous les jours, pour se forcer et ne plus jamais reperdre l'habitude. Le challenge, c'est de prendre une musique que tu apprécies, et dont le titre est évocateur, et à partir de là tu structures ton récit.

Je me permets deux exceptions: quand j'ai une autre idée de texte, quand je poursuis mon histoire principale. Vous pouvez faire la même, si y'a encore des gens sur cette plateforme pour lire ça. 

Ca commence aujourd'hui, et maintenant.

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