Le verdict est tombé je suis malade. Ca fait un peu plus d'un mois que je suis au courant, maintenant, que je ne guérirai jamais. Il n'y a ni traitement, ni recherche en cours qui permettrait de croire à un traitement futur. On peut gérer les symptômes. Mais bon, j'atteindrai jamais l'âge de la retraite. Les effets secondaires pourriront mon existence toute ma vie. Et on peut même pas réellement estimer les dégâts que les réactions inflammatoires que je fais depuis l'enfance ont infligés à mon corps et à mon cerveau. Tu m'étonnes que mes migraines étaient douloureuses. Mais y'a une logique derrière, je me déteste, mon corps se déteste, tout va bien. 

J'ai passé 10 ans de ma vie à survivre à ma dépression pour apprendre que ma vie serait nulle quoi qu'il arrive. Et vu l'année qu'on vient de passer, l'envie de se mettre une balle est quand même difficile à ignorer. Rien ne me garde ici à part un instinct de survie trop puissant pour moi. Vous imaginez pas la puissance mentale que demande le suicide. Les réflexes de survie, la peur de la douleur et  de la mort, surtout quand on l'a déjà frôlé, sont extrêmement dissuasifs. Et la volonté d'un dépressif de longue date, c'est pas exactement la plus puissante qui soit. Je veux mourir dans mon sommeil, mais de toute façon le traitement me laisse dormir de manière aléatoire. Doper un insomniaque; ça aussi c'est conceptuel. Ca fait des années que je dis que je déteste le sens de l'humour de la vie, donc là elle se lâche. Content de voir que y'en a qui s'amusent. Le seul moyen de relativiser que j'ai, c'est de me dire que mon existence pourrait facilement être encore pire. Mais y'a plus rien de positif à l'existence. Je vois pas quel genre de bonheur je pourrais toucher du bout des doigts. J'aurais vraiment détesté mon existence de bout en bout.  Aurais mieux fait de me pendre avec le cordon ombilical ça aurait fait gagné du temps à beaucoup de monde. Si ma banque accepte de me laisser débloquer MON argent, je pourrais avoir un lit et un bureau et par conséquent le droit à une chambre. Le luxe, ça fait quasi deux mois que je vis dans un espace commun, je supporte plus la présence de quiconque actuellement. l'afterglow m'a permis de tenir une semaine hors de l'eau, maintenant c'est le retour dans les abysses. Qu'est-ce qu'on s'amuse. Ceux qui meurent sans trop de souffrances ne connaissent pas leur chances. Je suis pas assez drogué pour positiver. Que cet univers aille se faire foutre un peu. L'humanité repousse chaque jour les limites de l'intolérance, de la bêtise et de la haine: Je suis plus assez fort pour faire le tri et la fille que j'aimais est loin à jamais de moi. Meilleure chose que je pouvais faire pour elle. Sûrement pour moi aussi.  Je vais probablement mourir d'un arrêt cardiaque bientôt et ça sera bien fait pour ma gueule. Je suis si fatigué et en colère. Mais bon. Je relativiserai et je vais tenir encore un peu, parce que j'ai pas le choix. Univers de merde.