HighwaytoHell

HighwaytoHell

Jeudi 10 décembre 2020 à 16:09

 Le verdict est tombé je suis malade. Ca fait un peu plus d'un mois que je suis au courant, maintenant, que je ne guérirai jamais. Il n'y a ni traitement, ni recherche en cours qui permettrait de croire à un traitement futur. On peut gérer les symptômes. Mais bon, j'atteindrai jamais l'âge de la retraite. Les effets secondaires pourriront mon existence toute ma vie. Et on peut même pas réellement estimer les dégâts que les réactions inflammatoires que je fais depuis l'enfance ont infligés à mon corps et à mon cerveau. Tu m'étonnes que mes migraines étaient douloureuses. Mais y'a une logique derrière, je me déteste, mon corps se déteste, tout va bien. 

J'ai passé 10 ans de ma vie à survivre à ma dépression pour apprendre que ma vie serait nulle quoi qu'il arrive. Et vu l'année qu'on vient de passer, l'envie de se mettre une balle est quand même difficile à ignorer. Rien ne me garde ici à part un instinct de survie trop puissant pour moi. Vous imaginez pas la puissance mentale que demande le suicide. Les réflexes de survie, la peur de la douleur et  de la mort, surtout quand on l'a déjà frôlé, sont extrêmement dissuasifs. Et la volonté d'un dépressif de longue date, c'est pas exactement la plus puissante qui soit. Je veux mourir dans mon sommeil, mais de toute façon le traitement me laisse dormir de manière aléatoire. Doper un insomniaque; ça aussi c'est conceptuel. Ca fait des années que je dis que je déteste le sens de l'humour de la vie, donc là elle se lâche. Content de voir que y'en a qui s'amusent. Le seul moyen de relativiser que j'ai, c'est de me dire que mon existence pourrait facilement être encore pire. Mais y'a plus rien de positif à l'existence. Je vois pas quel genre de bonheur je pourrais toucher du bout des doigts. J'aurais vraiment détesté mon existence de bout en bout.  Aurais mieux fait de me pendre avec le cordon ombilical ça aurait fait gagné du temps à beaucoup de monde. Si ma banque accepte de me laisser débloquer MON argent, je pourrais avoir un lit et un bureau et par conséquent le droit à une chambre. Le luxe, ça fait quasi deux mois que je vis dans un espace commun, je supporte plus la présence de quiconque actuellement. l'afterglow m'a permis de tenir une semaine hors de l'eau, maintenant c'est le retour dans les abysses. Qu'est-ce qu'on s'amuse. Ceux qui meurent sans trop de souffrances ne connaissent pas leur chances. Je suis pas assez drogué pour positiver. Que cet univers aille se faire foutre un peu. L'humanité repousse chaque jour les limites de l'intolérance, de la bêtise et de la haine: Je suis plus assez fort pour faire le tri et la fille que j'aimais est loin à jamais de moi. Meilleure chose que je pouvais faire pour elle. Sûrement pour moi aussi.  Je vais probablement mourir d'un arrêt cardiaque bientôt et ça sera bien fait pour ma gueule. Je suis si fatigué et en colère. Mais bon. Je relativiserai et je vais tenir encore un peu, parce que j'ai pas le choix. Univers de merde.

Vendredi 29 juin 2018 à 23:12

                 https://www.youtube.com/watch?v=5VInr-cSNNU



                 La nuit embrassait doucement la cité éternelle de sa froide et tendre étreinte, la lumière disparaissait derrière les montagnes au loin alors que le ciel se peignait d'un rouge surnaturel. Le cadre était magnifique. Sur le toit d'un bâtiment délabré, je retirais enfin mon heaume, assit dans contre un mur de pierre, avant de le poser délicatement dans la poussière. Mon corps était lourd, mes jambes semblaient de pailles et prêtes à se briser si jamais je me relevais.

                Je contemplais le soleil qui se couchait, pour la dernière fois, envahi par des émotions contradictoires. Qu'est ce qu'on avait pu être stupides et arrogants. Une unité d'élite, tu parles. Il ne restait que moi. Enfin, c'était un bien grand mot, au regard de ma jambe droite en charpie. Ils étaient morts, tous. Les uns après les autres, nuit après nuit.

                On aurait jamais dû venir sur cette Terre condamnée par Dieu, refoulée par la Lumière. Orgueil, premier des pêchés capitaux, ne nous avait pas raté. Revenant d'une mission au sud, triomphant dans nos armures rutilantes, nous nous pensions invincibles. Nous avions la foi pour nous, l'équipement, l'entraînement et la rigueur. Rien ne pouvait venir à bout de nous.

                Alors, lorsque la mission d'éliminer quelques morts vivants dans une ville en ruine, avec une grosse récompense à la clé ainsi que tous les trésors que l'on trouverait immanquablement sur place, nous ne pouvions nous dérober. C'est là que l'Avarice et l'Envie se sont manifestés. A ce stade, nous avions déjà perdu. En réfléchissant deux minutes, on se serait tous rendus compte que c'était trop beau.

                Pic de souffrance, gémissement que plus personne n'entend. Le vent commençait  à souffler dans les rues désertes, mugissant contre tout être vivant qui pourrait encore l'entendre. Le ciel se teintait de violet alors que les derniers rayons d'un Soleil de bout du monde s'éclipsait. Les ruines étaient vraiment majestueuses, anciennes murailles surplombant tout et resplendissantes la journée.

                Piège de ténèbres sans nom la nuit. Je convulsais presque de douleur, alors que la nuit s'était emparée des lieux. Les murmures dans mon crâne étaient devenus des hurlements stridents. Et la faim, dévorante et pernicieuse qui me labourait.  Haha, ils étaient tous devenus fous. Ils avaient tous succombés, ceux qu'on tuait revenait nous mordre le lendemain.  Pas de rédemption, pas de salut, même le suicide ne me sauverait pas.

                Un rire dément commençait à s'emparer de moi. Il y avait quand même une dernière chose que je pouvais faire, dernière petite victoire avant de s'effondrer face aux ténèbres.

                "Rex tremendae majestatis, qui salvando salvas gratis, salva me fons pietatis, salva me fons pietatis... Rex tremendae majestatis..."

                J'incantais, contre la folie et la douleur, j'incantais, en tirant lentement mon poignard. Ils avaient même eu ma bien aimée. Je l'avais découpé. En plein de morceaux, pour être sûrs que rien ne profanerait plus le corps de cet ange, la seule que j'avais réellement croisé, en fin de compte.

                De mon vivant, jamais je n'abandonnerai.
                Choc, la lame s'enfonce dans mon crâne. Vivant? Non, juste pas mort. Rire hystérique. Faim, tellement faim...

Lundi 26 février 2018 à 4:10

Je mets jamais d'interlude à mes textes. Néanmoins je veux toujours me souvenir de comment il a pop dans ma tête. De comment chaque soir d'insomnie cette histoire revenait encore et encore, alors que je fixais le plafond pendant de longues minutes voir des heures, comment je revoyais tout le temps le début de cette histoire. Qu'importe la musique ici, même si Sinners de Barns Courtney est du plus bel effet. Je sais pas pourquoi cette histoire a été aussi insistante, pardonnez également les fautes, les one shot entre deux et quatre heure du matin, c'est peut être plus de mon âge.

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                Je déteste le soleil. Putain. Ouvrir mes yeux, douloureux, lever ma tête, fastidieux. Pas une gueule de bois mais quand même une sacrée galère d'émerger. C'était pas pour rien que je me suis imbibé d'eau avant de dormir. A côté, le râle une demoiselle. Elle se tourna doucement vers moi, me permettant de voir son visage. Sarah. Y'a qu'à ce genre de soirées que tu peux finir par coucher avec une fille pareille. Inaccessible pour les losers comme votre serviteur.

                La lumière révéla les superbes reflets de ses cheveux blonds, découvrit doucement son profil angélique. Tu parles d'un ange. Je me levai d'un bond, amassa mes affaires pour m'habiller dans une autre pièce, intimement persuadé que tout le monde serait  encore en train de mourir dans un coin.  Referma tout doucement la porte derrière moi et...

"Alors, tu penses qu'elle saura encore marcher celle là?"

                Charmant. L'idée d'affronter l'interrogatoire de Nathan dans la cuisine en caleçon et toutes mes affaires dans les bras m'enthousiasmait moyennement, étrangement. Je pris le parti d'ignorer la blague grivoise et déplacée avant de répondre en soupirant.

"Je l'ignore. Si je me fie à mes tympans, non. D'ailleurs on t'a pas entendu hier.
-'foiré."

                Heureusement qu'à ce jeu j'étais pas mauvais non plus. Parler de sexe entre mecs avait au moins le mérite de détendre l'atmosphère, d'un peu moins penser au vide de nos existences pathétiques. Nathan avait un bon potentiel, mais j'étais meilleur.

"C'est qui la demoiselle?
-Sarah. Celle avec le nom de série à la con. Mac-truc.
-C'est une catastrophe ta mémoire des noms.
-C'est parce que ça apporte rien un nom. Passe moi une bouteille d'eau le temps que je me rhabille.
-Te voir en calbut' dans la cuisine un lendemain de cuite, ça vaut son pesant de cacahuètes bulgares. Bouge pas."

                J'ignorais la remarque en essayant de pas lamentablement tomber en mettant ce foutu jean trop serré, notais mentalement le fait de maudire la machine à laver sur sept générations, avant d'enfiler mon Tee-shirt favori. Afficher mon amour pour le "Death Metal Melodic" m'était apparu comme une bonne idée, à la fois pour le style et ensuite pour faire un tri préalable des personnes intéressantes. Quand bien même ils n'avaient passer que de l'électro' de basse qualité toute la nuit.

                Je réceptionnais la bouteille d'eau du coloc', en bu plusieurs gorgées avant de m'en servir pour faire le café. Mécaniques rôdées des réveils compliqués. Ca allait me manquer, tout ça. L'appart', les soirées, le café de la galère. Fin de l'année et avec elle de notre coloc', de la vie universitaire et de presque tout notre univers en forme de château de cartes. Du coup, on s'était murgé, comme d'habitude.

"En tout cas je t'ai connu plus ambitieux. Sarah n'est pas connue pour être difficile.
-Ferme là  Nat', j'suis pas d'humeur. Don't feed the troll tout ça, ça te dit quelque chose?
-Un jour, vous les mecs, vous allez piger qu'une demoiselle peut se taper la Terre entière sans être une traînée.
-Salut Sarah, je taquinais juste notre ami. Il a une répartie qui frôle le ridicule tant qu'il a pas bu son café."

                Vrai, et vrai. Au moins j'étais pas à poil devant la dame, et je pouvais contempler la demoiselle sans passer pour le connard de service, Nathan ayant prit ce rôle pour moi. Je me servi la première tasse sans répondre au vil cafard, en essayant de pas trop croiser le regard bleu acier de mon escroquerie de la nuit.

                Elle vint se poser à côté de moi, s'adossant au plan de travail et me fit un sourire solaire, nettement plus contente de sa fin de soirée que je ne l'aurais imaginé de prime abord.

"Je t'ai dis que moi aussi j'adore Insomnium?
-Yep. Hier. Trois fois. Café?"

                Quel incroyable gentleman riche de conversation j'étais. Une réelle réussite, même pas une seule phrase sujet verbe complément. Très propre. Je tentai de  passer outre mon cerveau qui pestait sur mon manque absolu et total de  bagout en servant la demoiselle. Les reflets irisés de ses yeux me semblaient tellement plus durs à supporter, maintenant que l'alcool ne venait plus compenser ma timidité et mon anxiété sociale maladive.

                Simplement vêtue d'un tee shirt trop long et large et d'un mini short, elle avait troqué l'élégance de la veille contre du pratique pour s'en remettre. Sa superbe silhouette de danseuse vint me rappeler à quel point je venais de réussir le hold up de l'année, alors que son sourire rajoutai à ma confusion habituelle. Nathan vînt à mon secours, sentant qu'autrement il mourrait d'ennui avant la fin du petit déj'.

"Alors, Sarah, parlons peu, parlons bien. Il est plus ou moins naze que les autres du campus?"

                C'est pas un sauvetage dans ce genre là que j'attendais. Je soupirais, me préparant au malaise qui allait venir.

"De toute manière, tu risques pas de me faire de la concurrence Nath', j'ai du mal à me souvenir de la dernière fois que quelqu'un a squatté ton lit.
-Vieux, si tu sais à quel point j'en ai rien à battre.
-En attendant,  c'est le meilleur coup que j'ai eu depuis un bail. Et j'ai trop bien dormi en plus, ça aussi ça date pas d'hier" trancha Sarah, comme si notre duel de punchlines stupides n'avait jamais existé.

                Les yeux qui sortirent de la tête de mon colocataire aurait presque réussi à me faire m'étouffer avec mon café, presque.

"Et au fait. C'est MacMulan. C'est pas ma faute si j'ai des origines françaises, puis que mon arrière-arrière grand mère s'est exilée en Amérique pendant la seconde guerre, et que deux générations plus tard, tout ce beau monde est revenu au bercail. J'espère avoir un personnage plus développé que celui des séries, cela dit.
-Y'a-t-il une seule chose que tu n'aies pas entendu de nos échanges matinaux?
-Aucune, j'ai le sommeil léger et le soleil m'a cramé les yeux. J'ai l'impression de les avoir baigné dans le chlore, c'est incroyable.
-C'est ça la vodka. On a les yeux qui brûlent et on couche avec n'importe qui.
-Soit pas jaloux comme ça Nath', ton tour viendra. Toi aussi tu auras droit à une demoiselle trop bien pour toi un jour.
-Vil flatteur."

                J'omis rapidement le fait que j'étais tout à fait sérieux en me prenant un deuxième café devant le regard mi-blasé mi-halluciné de Sarah, qui devait probablement se demander quelle quantité j'allais engloutir comme ça.  Je sentais au fond de moi que je commençais à me détendre un peu, alors que je m'attendais à être la mauvaise surprise du réveil, j'avais droit à un traitement tout à fait différent de ce que je craignais.

                Durant ce temps, mon super colocataire avait mit un mix de musiques au piano, quelque chose de plutôt léger, que les cerveaux de tout le monde allait tolérer sans soucis. Aussi brut de décoffrage qu'il était, malgré son manque singulier de discrétion et parfois d'éducation, c'était tout de même l'hôte le plus attentionné que je connaissais. Il avait même sorti des trucs pour le petit déjeuner, sachant que j'allais rien avaler comme d'habitude, ça devait être pour la demoiselle.

"Tu sais ce que ça a donné pour les autres? On s'est éclipsé avant la fin.
-Tu veux dire après le concours de blagues grivoises? C'est pas comme si votre disparition avait échappé à quelqu'un, vous savez."  Il reprit, devant mon regard exaspéré et le sourire entendu de la demoiselle, qui montrait clairement qu'elle se foutait royalement de ce qu'on pouvait ben penser de son comportement. "Ok ok.  Les trucs classiques. Vomito a illustré son surnom, une fois encore, les deux débiles ont enchaîné les joints dans leur coin, et le reste du groupe a soit fui, soit était plus trop en état de poursuivre et s'est mit à comater sec. Y'a que Julian et Jérém' qui ont géré jusqu'au bout de la nuit dans un état valable. Perso', j'ai fini par m'isoler dans la caisse avec un peu de musique pour vous laisser de l'air. On dirait pas comme ça, mais je mérite une médaille.
-Bien joué  à toi mon bro', je te revaudrai ça.
-Y'a intérêt. D'ailleurs en parlant d'air. Je suis pas là de l'après midi. Rendez vous médicaux à la con. Je dis ça...
-Ouais, ferme là, ça vaut mieux. "

                L'espace d'une seconde, j'eu l'impression que tout avait toujours été comme ça. Ce jeu sans fin de piques lancés aléatoirement, la musique douce, l'odeur du café et le sourire incroyable de la demoiselle. J'avais pas envie de revenir à la réalité, tout ça avait un peu trop la saveur du rêve et du parfait. Quelque chose en moi craignait la fin, inexorable.

"Du coup, comme on a de l'air..."

                Sarah lança un regard entendu à mon colocataire avant de me tirer dans la chambre, alors que je finissais juste ma deuxième tasse. Elle me tira et ferma la porte derrière moi, avant de lâcher un énorme soupir.

"Ne te réjouis pas trop vite, je voulais juste être tranquille avec toi le plus possible. J'étais assez peu emballée par la joute verbale de l'infini. C''est marrant au début, mais voilà, c'est pas ce que je voulais.
-Et qu'est ce que tu voulais?"

                On s'était assis dans le lit en discutant, et elle en profita pour s'allonger, calant sa tête sur mes genoux, le tout en s'enroulant dans les couettes.

"Quelque chose comme ça. Je suis pas tout à fait remise de la vodka.
-Ha mais toute la journée si tu veux. J'avais rien de prévu de toute manière, et je m'explique toujours pas comment tu as fini avec moi et pas Jérém. Autant te dire que je vais profiter de tout ce que tu me donneras.
-Tu réfléchis trop. J'aime bien être avec toi. D'habitude je file en catimini au réveil, oui, comme les mecs sans gêne, je reste pas au petit déj'. Considère toi privilégié. J'ai l'impression que tu écoutes vraiment ce que tu dis et que ton cerveau s'éteint pas trop quand tu mates mes fesses. Inutile de nier, je t'ai vu. Fais pas cette tête, je déconnais ! "

                Mon cerveau, encore abasourdi par l'alcool, le manque de sommeil et l'irréalité de tout ça mit du temps à tout remettre à sa place. Le spectre des émotions qui passait sur mon visage devait être comique puisqu'elle éclata encore de son rire cristallin, doux et chaleureux. Le genre de rire qui te rend instantanément envie d'aimer la vie. Je laissais la chaleur de son corps contre le mien apaiser mes tremblements, essayant de me concentrer sur son odeur et d'oublier l'arnaque que je faisais à l'univers pour juste profiter.

                On resta ainsi de longue minutes qui devinrent rapidement une heure, sans rien dire, profitant simplement de la présence de l'autre. Elle fini par briser le silence, demandant tout doucement :

"Hé, tu vas faire quoi toi l'année prochaine?
-Aucune idée. La vie d'adulte qui m'attend me donner franchement la gerbe.  Et toi?
-La même. Je suis supposée bosser dans l'entreprise familiale, mais je suis le méchant petit canard. Mon père me déteste et me considère comme la dernière des trainées, et mon grand frère se moque juste de mon existence. Autant te dire que l'idée de taffer là dedans me donne juste des ulcères.  
-J'ai un super plan.
-Vas y?
-On foire tous les deux notre année, et on passe la suivante ensemble à chercher ce qu'on veut vraiment faire. Et au pire on aura gagner une année de murge et de décadence adolescente.
-On dirait presque une demande.
-C'est une presque demande. Juste t'avoir à mes côtés me va.
-Deal."

                Et elle m'embrasse, comme ça, sans prévenir. Le soleil irradiait maintenant littéralement dans ma chambre, faisant flamboyer ses yeux dont je suis tombé amoureux immédiatement.

"Tu pense que ton coloc' est encore là?
-il vient de partir, j'ai entendu la porte."

                Elle se releva doucement, et, alors qu'elle enlevait son haut avec un sourire qui ne laissait place à aucune ambiguïté, sa peau dorée resplendissant, j'eu le temps de penser face à ce splendide contrejour que j'adorais le soleil.

Lundi 29 janvier 2018 à 16:46

            www.youtube.com/watch   

                 L'eau chaude coulait sur son visage émacié par la fatigue, ses cernes profondes et violacées. De son long nez perlaient l'eau et les larmes.  Ses courts cheveux bruns lui laissaient le luxe de ressentir chaque goutte qui s'écrasait sur son crâne. Il n'était pas vraiment là, et il était absolument là. Assis en tailleur sous la douche, le temps s'était arrêté. Le monde autour n'avait plus de consistance. Il n'y avait que ce jeune homme, l'eau et les parois qui l'entouraient. La cadence rassurante de son cœur qu'il entendait au delà du bruit blanc.

                Savourer chaque sensation, chaque mouvement. Apprécier le pattern constant  du jet. Etre et même plus qu'être. Ainsi, il bloquait ses pensées, noyait sa souffrance pesante qui l'alourdissait, sorte de masse informe tumorale qui drainait toute son énergie. Tout ce qu'il arrivait encore à faire, c'est mettre un pied devant l'autre, en attendant que ça aille mieux. Et fuir sous la douche quand l'univers semblait de trop.

                Alors la chaleur inhibait ses sensations, sa vue se troublait et il pouvait s'envoler loin et oublier pour un temps. Ou enfin exprimer sa douleur en spasmes douloureux qu'il devait retenir toujours. Puis, finalement, il devait sortir. L'eau devenue froide et  les mains fripées annonçaient la fin du repli.

                Alors le monde extérieur revenait, prenant un malin plaisir à être aussi froid, inhospitalier et mauvais qu'avant. Tout était gris, tout était terne. Il pouvait chercher longtemps des raisons d'être ici bas. Mais il n'y avait plus aucune trace de vie en lui. L'existence était venu à bout de tout ce qu'il était, de tout ce qu'il aimait et de tous ceux qu'il aimait aussi.

                Il déambulait comme un zombie, accomplissant ce qu'il fallait pour rester en vie. S'habiller, manger, travailler. Dormir, des fois. Mais jamais plus jamais il ne se sentirait chez lui. Plus jamais il n'ouvrirait de porte en se disant qu'il était rentré à la maison.  L'enfer, c'est pas tant les autres que ne pas être soi. Il sortit de son appartement impersonnel et mal rangé, se dirigea vers le parc sous la pluie. La musique plein les oreilles, sublime appoint à son humeur mortifère.

                Il marcha un temps dans la boue, entre les arbres, avant de retrouver le coin où il avait joué toute son enfance, le coin où il t'avait rencontré et aussi celui où il a admit t'aimer. Il sembla un instant heureux, puis très fatigué. Doucement, très doucement, il sorti son pistolet, de sa poche. Il était étonnamment facile de se procurer des armes comme ça. Vive le monde occidental.  Il chargea et presque sans hésita, tira dans sa tempe.

Il était temps de revenir à la maison. 

 

Dimanche 28 janvier 2018 à 2:03

 Pas de musique, mais un simple texte inspiré par beaucoup de temps sur des Fire Emblem et bien trop peu d'hommages rendus.
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                Le soleil couchant illuminait la mer de reflets dorés et teintait le ciel d'un doux rose apaisant. Une légère brise vient soulever les cheveux verts de la cavalière pégase qui trônait seule au milieu des eaux. L'air chaud de l'été lui permettait encore de voler sans efforts et ramenait les embruns. Le bruit des vagues et le cri des mouettes figeaient l'instant. Tout était parfait. C'était un beau jour pour mourir.

                Ses yeux d'un bleu aussi limpide que l'océan ne quittaient pas l'horizon. Elle savait exactement pourquoi le stratège l'avait envoyé ici. Cet espèce de salopard sans âme lui avait demander de gagner du temps. La princesse et le reste de la troupe devait absolument passer ce col sans intervention des forces aériennes ennemies, et par conséquent, il fallait faire barrage. Aucun renfort, aucune aide, aucun pied à terre possible.

                Le pire, c'est qu'il avait raison et que Vanessa le savait parfaitement. Elle resserra la prise sur sa lance. Elle avait toute la mer pour reculer et harceler son ennemi, il était impossible de la contourner, et sa vitesse légendaire lui permettait d'intercepter quiconque défierait sa suprématie. Ils n'auraient d'autre choix que de la supprimer.

                Si seulement Sérène voyait ça. Mais dans la vie comme dans la mort, on a pas toujours le choix, et même si la timide cavalière pégase était devenue le fer de lance des chevaliers faucons, elle n'avait pas le moindre doute sur ce qui l'attendait. Elle se servit d'un puissant courant d'air ascendant pour s'élever un plus, guettant l'ennemi.

                Un demi sourire naquît sur ses lèvres de guerrière accomplie. Au loin une gigantesque horde de gargouilles infâmes venaient de quitter le plancher des vaches. La princesse venait d'être repérée, selon toute évidence. Il était tard déjà, c'était bon signe. Sereine, Vanessa fit tranquillement tourner sa lance dans les mains. Les cieux étaient à elle et ce n'était pas ces sinistres créatures qui allaient empiéter sur son domaine. Gagner du temps.

                Dés que la première monstruosité fut à portée, elle piqua dans le Chaos des ailes de la masse grouillante. Chirurgicale, elle frappait à la tête, trop rapide pour laisser la moindre chance de contre attaque, elle maîtrisait parfaitement son sujet.  Une attaque, une chandelle, un piqué, avant de brusquement faire un tonneau pour aller chercher son prochain ennemi, le tout en se maintenant devant le groupe.   Les cadavres tombaient directement dans la mer, par dizaine.

                Alors, comme un seul être, la véritable armée volante s'en prit au moustique qui avait entreprit de tuer Goliath. Ils fondirent sur elle inlassablement, véritable colonne de monstruosités d'écailles et de chair difformes.  Alors, le véritable combat commença. Reine absolue du combat aérien, la lance déjà recouverte de sang, Vanessa ne put alors plus qu'esquiver, frapper uniquement les ennemis les plus proches sans réellement les blesser. Gagner du temps, se répétait elle.


                Les griffes d'une gargouilles tentèrent de lacérer sa monture qui endura sans sourciller, ne faisant qu'un avec sa cavalière. Elle aussi, avait une conscience aigüe de ce qui les attendait. La même sérénité morbide, la même mortelle efficacité. Il ne se passa plus une seconde sans que la chevalière n'ait une attaque à esquiver. Son cœur battait déjà la chamade, le temps s'égrenait lentement, trop lentement. Pour chaque attaque parée, trois survenaient. Chaque tête défoncée, chaque aile percée, chaque corps transpercée, il se passait plusieurs minutes d'attaques continues. Chandelles, piqués, brusques virées, gestion des courants ascendants, tout était bon pour ne pas finir dévorée.

                La luminosité continuait de baisser. Le ciel s'embrasait des dernières lumières qu'offrait l'astre solaire. Bientôt la nuit, bientôt la princesse atteindrait l'autre côté du col, jointe par les forces de Frélia. Le bras armé du corps des chevaliers faucons commençait a faiblir. Seule contre le monde, elle n'arrivait plus à reprendre son souffle. Loin  de s'affaiblir, les créatures du Mal, semblaient de plus en plus déterminées à en venir à bout. Point d'orgue du désespoir, sa lance se brisa dans le corps d'une gargouille qui chuta dans l'eau en mugissant de souffrance. Ne lui restait plus que l'épée, et l'absence totale d'allonge qui allait avec.

                Un autre sourire, plein de haine, plein de rage de vivre, de rage de tuer naît sur les lèvres de Vanessa. Elle s'éleva, plus haut, toujours plus haut dans les airs, poursuivie par la nuée de monstres. Jamais elle ne pourrait fuir, elle n'avait plus l'énergie ou le temps de se replier. Alors, au plus haut des cieux, elle hurla, une dernière fois, avant de foncer dans la masse, tranchant et tailladant tout ce qui arrivait à sa portée. Eclair vert dans la masse rouge, elle passa sans s'arrêter dans la colonne d'ennemis. Les gargouilles s'adaptèrent très vite, mais les pertes furent élevées.

                Elle jeta un dernier regard au soleil qui disparut dans les flots, au moment où les griffes des ennemis désormais tout autour d'elle se plantaient à la fois dans son corps et dans celui de son pégase. Ce fut soudain le silence, alors qu'elle chutait vers la mer qui semblait vouloir l'avaler. Oh oui, Sérène aurait été fière. Elle avait gagné tellement de temps...

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