HighwaytoHell

HighwaytoHell

Samedi 25 août 2012 à 20:07

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Samedi 4 août 2012 à 3:18

 The world is just illusion…

Musique. Adossé à mon lit, je regarde les étoiles par ma fenêtre. Portable à la main. Unique repère temporel. Cela faisait plusieurs heures que je n’avais pas bougées, toujours avec la même musique. Cela faisait… Déjà vingt-deux heures ? Soulever le portable pour regarder l’écran m’avait semblé un effort incommensurable. Je laissais retomber mon bras, inerte, sur mon matelas.

Mon regard quitte le ciel étoilé. Ma petite chambre semble vouloir m’étouffer. Manque de place, renforcé par le bordel. Fringues qui trainaient, câbles qui pendaient, sacs qui vomissaient leur contenu par terre. Le pied quoi.

La lune est pleine, dehors. Magnifique. Le ciel était dégagé, et l’air frais me faisait du bien. Caressait mon visage.

« Il s’en remettra ?
-On ne peut pas savoir. Il lui faudra du temps … »

Ma mère. Et un homme en blanc. Devant ma porte close. Je m’en foutais. Mon regard redescendit sur mon portable. Toujours pas de message. Retour au ciel. Attendre encore. Un message.

« Il ne réalise pas encore… »

Son message allait arriver. L’Astre brillant dans le ciel me le soufflait. Son message allait arriver. Il arrivait toujours.

« Mais il est brillant, d’habitude, il comprend vite, il …
-Il est perdu. »

Il allait arriver… Il...

« Il faut toujours du temps, à quelqu’un qui a perdu sa petite amie. »

Il…

Larmes.

The world is just illusion…
Always trying to change you.

Dimanche 8 juillet 2012 à 17:57

  Piano. La lune qui brille dehors. Allongé sur mon lit, comme un déchet. Jean, tee shirt. Fenêtre grande ouverte. Casque sur les oreilles, je regarde dehors. Le vent fouette mon visage. Y’en a beaucoup. Un vent frais. Rafraichissant. Délicate annonce de la pluie à venir. De l’orage. Envie de sortir tiens. Eteindre l’ordinateur. Prendre des écouteurs. Mettre la musique sur le portable. Fermer la fenêtre. Prendre le blouson.

Partir. Simples instru’ de piano dans les oreilles. Partir, au gré du vent. Les musiques, c’étaient des compositions personnelles d’une amie. Musiques tristes. Parfaitement adapté. Le vent qui fouette mon corps, en rafale. Agréable, dans la chaleur de l’été. Mains dans les poches. Débraillé comme seuls les ados savent le faire.

J’me ferais presque pitié tiens. Coup d’œil à ma montre. Car oui, j’ai encore une montre. Et une classe avec ça. 21H02 En espérant qu’elle serait là. La fille en noir. Comme tous les soirs.

On avance. Dans l’obscurité. J’allais quelque part, un endroit que je pensais être le seul à connaître, ou du moins à fréquenter, il y a une semaine encore. Un toit. Un simple toit d’une vieille baraque en ruine. Avec une vue régulière sur la Lune. J’en demande pas plus. Du coup, j’en suis venu à squatter l’endroit. D’abord toutes les semaines, puis, progressivement, tous les soirs.

Quelque soit le temps. C’était inconscient. L’endroit m’attire, inexorablement. J’ai toujours pas compris pourquoi. Et au fond, je m’en moque. Le prochain coup, j’ramène le thermos de café, tiens. Ca me permettra de rester plus longtemps. Peut-être que la fille en noir en voudra ?

21h06. J’y étais presque. Le vent s’intensifie. J’ai du mal à avancer. Les orages d’été, c’est bien. Ca refroidit l’atmosphère moite. La pluie commença à tomber. Le blouson que j’avais gardé sous le bras passa sur mes épaules. Fine. Pour l’instant. J’escaladais le toit. Facilement. Comme d’habitude. Toujours le piano, entêtant. Rythme et mélodie simple, mais tellement efficace.

Et d’une tristesse…

J’prends position, sous la pluie. Assis, sur les tuiles. Mes cheveux commencent à être trempés. 21h12.

La dame en noir arriva. Veste simple, aux manches repliés. Jeans. Cheveux longs, de la même couleur que la nuit. Elle me gratifia d’un sourire aussi lumineux que l’astre solaire. Une lumière dans les ténèbres. Très mignonne. J’souris aussi, du coup. Niaisement. N’importe quoi. Elle s’assied à côté de moi. Silencieuse.

Elle a eut l’intelligence de prendre une capuche, elle. Moi, pas.

« Tu es sur de vouloir rester ? Tu vas attraper froid… »

Signé négatif de la tête. Malade ou pas, ça fait longtemps que je sens plus vraiment la différence. Mal au crâne permanent, Envies de vomir fréquentes. Sommeil chaotique. Maux de ventres. Je suis malade tout le temps, et je le suis jamais. Elle hoche la tête. Puis la met sur mon épaule.

Je connais même pas son prénom. Je sais pas où elle habite. Ni même l’âge qu’elle a. Je sais rien. Absolument rien. Et elle pose sa tête sur mon épaule ? Logique. Elle en savait pas beaucoup plus. Et voulait probablement pas gâcher le mystère. Moi ça m’allait comme ça. J’profitais de l’endroit. De sa présence, aussi. Discrète et délicate. Et très agréable.

Ça m’était arrivé de me perdre en longs monologues interminables, qui souvent, la faisaient rire. Des fois, juste sourire, ou mimer un soupir. C’était cool. Ça me suffisait. Pour que je continue. Pour que je revienne. Sa présence m’attirait plus que le lieu, maintenant. Alors que je venais ici que pour ça, à la base, elle avait subtilement remplacé ce besoin par l’envie de la voir. Pas plus mal.

« On verra pas les étoiles, ce soir. »

Son sourire s’élargit.

« C’est sur. La Lune non plus. Tu vas bien ? D’habitude, tu parles plus. »

Je sais pas. Je suis pas sur de vouloir le savoir. Mon éternel cycle jeux vidéos/lecture/dormir, supposé faire croire aux gens que je m’occupe me fatigue. Quand je suis pas ici, je sais même pas ce que je ressens. Un mélange malsain de faiblesse, d’ennui, de lassitude. Et de mélancolie. J’avais fait mal aux gens que j’aimais. Fait des erreurs incommensurables. Je porte un fardeau que mon esprit malade n’arrive plus vraiment à soutenir.

Mais ici… Tout est différent. J’arrive même à rire. Je ne sais pas. Je sais plus. Mon silence l’intrigua plus qu’une éventuelle réponse, ou semi vérité. Normal. Je ne veux pas réfléchir. J’le ferais plus tard. Le piano, toujours présent dans mon oreille droit devient plus profond. La playlist était conçue pour être de plus en plus immersive, pendant les comas qui me servaient de journée. La tristesse qui s’en dégageait était agréable à ressentir.

« Et toi ? »

Sourire, encore.

« Je suis ici. Ca me suffit. »

Bonne réponse. La pluie s’intensifie légèrement. Comme le piano.

« Tu écoutes quoi ?
-Compo’ d’une amie.
-Je peux ?
-Bien sur. »

Je lui tendis un écouteur. Elle se colla un peu plus à moi. Pas désagréable. Malgré la pluie.

« C’est beau.
-Je lui dirais.
-Elle le sait déjà.
-Elle ?
-Tu as dis une amie.
-Oh, exact. Je ne sais même plus ce que je dis. Si c’pas malheureux.
-Y’a plein d’autres trucs que tu pourrais dire sans t’en rendre compte.
-Ha oui ?
-Bien sur. »

Elle ne développe pas. Remue la tête, délicatement, au rythme du piano. Tss.

« Tu ne te demandes même pas qui je suis ?
-Ton prénom, ton âge… Tout ça ne détermine pas qui tu es. Ton écouteur m’en apprend plus.
-C’est pas faux… Mais ce n’est qu’une partie.
-Et alors ? Je n’aurais de toute manière que des parties de toi. J’préfère faire le puzzle toute seule. Plus intéressant que si tu me donnais toi-même les pièces.
-Et tu n’es pas curieuse ?
-Si. Je suis curieuse, à un point qui pourrait même te surprendre. C’est ce qui te rend aussi intéressant. Je sais pas qui tu es. 
-C’est décevant. Je vais donc être inintéressant sous peu ?
-Ca dépend si tu joues le jeu. Pourquoi toi, tu ne m’as pas fait l’interrogatoire classique ?
-Je suis pour l’égalité des infos.
-Mmh. J’en sais plus que toi.
-Ouais. Pas grave. C’est assez rare pour que je l’apprécie.
-Ce qui est rare est cher ?
-On peut dire ça. »

Un regard. Elle était belle, quand même. Délicate aussi. Puis, elle sentait bon. Un détail. Une odeur mentholée. Qui restait, gravée, dans ma tête, bien après que je sois rentré chez moi. Qui restait, et résonnait en moi comme un appel. A revenir. Elle évoquait à elle seule, la douceur et le réconfort. Et restait aussi comme un parfum de regret.

« Tu connais Léa ? Léa Dufour.
-Je connaissais. Une fille qui est restée deux ans, dans ma classe, sans jamais m’adresser la parole.
-Elle se rappelle très bien de toi. Elle m’a dépeint un portrait de toi, plutôt négatif.
-Ow. Donc t’en sais biiien plus sur moi que tu le disais. 
-Nom, prénom. Et âge.
-Nom, tout ça, c’est pas négatif en soit.
-Elle trouve que tu es asocial, avec un humour foireux, et que tu n’écoutes que de la musique de, et je cite  « Barbare dépressif. »
-Elle en savait si peu ? Impressionnant. Être aussi peu observatrice. J’me cache pourtant pas.

 

Elle devint plus sérieuse. Son doux sourire s’estompa.


-Tu te contrefous de son avis, tant qu’il te protège du reste.

 

Touché. On a tous une manière de se cacher. Pour ne pas montrer qui l’on est. Par peur, ou par convention. Ou un mêlange malsain des deux. Voir mon camouflage percé à jour ne me faisait pas plaisir. Surtout par une quasi inconnue.

 
-Toi tu l’es trop. Observatrice. »

Silence. Elle se détache de moi. La pluie s’accentue encore. Devient violente. Je suis noyé. Je m’en fous. Sourire. Comme un défi lancé à la nature. La fille en noir ne bouge pas. Toute aussi trempée que moi. Sa capuche avait atteint sa limite. Ses cheveux commençaient à prendre cher. Les miens dégoulinent littéralement. Génial.

« J’aurais pas du le dire, c’est ça ?
-That’s life. 

 

Voyez cet anglicisme de haut niveau ?


-Désolée.
-On s’excuse pas d’être perspicace, en général.
-On s’excuse d’avoir blessé un ami, en général.
-Un ami ? Je  ne connais même pas ton prénom. »

 

Silence. Elle baisse la tête. Blessée, surement. 
Le piano s’achève, sur une note d’une tristesse absolue, simple écho de l’âme.
La détresse s’empare de moi, Je ne voulais pas.
Encore.

 

« Désolé.
-Tu n’as pas tort. Je ne suis pas ton amie. Moi c’est Elena.  
-C’est vrai ?
-Possible. Tout comme il est possible que tu t’appelles Damien ?
-Possible. »

C’était pas le cas. Et elle le savait. Elle gardait le mystère. Elle voulait pas savoir. Elle voulait garder à jamais le plaisir de la découverte inachevée.. Elle ne voulait pas plus. Elle ne voudrait pas plus. Jamais.

Le syndrome du bon pote. Celui qui ne reste, officieusement, qu’un bouche trou agréable en plus d’un pilier disponible dans les moments difficiles. Un putain de bouche trou de luxe…

Nightwish. La transition est violente. Sleeping sun. Tout comme mon état d’esprit, l’ambiance musicale change radicalement. La pluie continue. On voit rien. Alors que la vue sur le chemin boisé en contrebas sur fond de couché de soleil ou de nuit claire est si beau, habituellement.

« Tu penses à quoi ? »

Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Je suis qu’un jouet édition grand format, finalement. Un playmobil haute confection. Et ils m’ont même pas doté d’un physique plaisant. J’virerais les mecs du bureau des méthodes, à la place du con qui joue avec le destin. A condition que y’en ait un, de destin, et que tout ça ne soit pas qu’une vaste farce. Déviation de la question, réponse par l’absurde, par l’humour ?

« J’me dis que le jambon c’pas mauvais.
-Quoi ?
-Tout est bon, dans l’cochon. »

Elle éclata de rire. J’avais envie de pleurer.

« Tu sais quoi ? » 

Non, mais j’présume que ça sera bientôt le cas. Hochement négatif de la tête.

« J’veux rester ici. Toujours. »

La pluie se ralentit.

« Moi aussi. »

C’était sorti tout seul. C’était vrai.

« Ca te dit, qu’on reste ensemble, toujours ? »

Question innocente. Je plongeais mon regard dans ses yeux.  Ca repasse à du piano. La même qui précédait Nightwish. L’éclat noisette de ses yeux me paralysait. Des yeux si beaux…

« Ca te dit que Damien sorte avec Elena ? »
- J’préférais qu’Ethan sorte avec Ambre. 

Je souris. 

-C’est beau, Ambre.
-Merci.

Elle eut un sourire adorable. Et sur la note ultime du piano, on s’embrassa. Sous une pluie redevenue fine, après avoir tenté de nous noyer. 21H44. Je vis.

 

 

Mardi 3 juillet 2012 à 3:32

 -Bonsoir.

Dans la nuit. Sur mon banc. La lune. Pleine. Veille sur moi. Le vent fouette mon visage. Je suis assis sur le dossier du banc. Mes pieds sont sur l’assise. Le piano sur mon téléphone se fond dans la nuit. J’ai pas mes écouteurs. Je subis donc le bruit extérieur. Mais l’ambiance nocturne ne me déplait pas. Sauf quand on s’adresse à moi.

-J’ai pas de clopes, ni de feu. Et je sais pas où c’est.
-Tu sais pas où c’est ?
-Je dis ça au cas où tu me demanderais ton chemin.

Jusque là c’était une voix féminine, qui s’était exprimé.

-Bah toi, t’es pas chiant.
-Merci. On me le dit souvent.

Là, c’était masculin.

-En fait on voulait juste savoir un truc.
-Qui est ? Non, parce que, ce n’est pas que vous me gênez, mais bon, j’aime ma musique, et un peu moins quand on l’interrompt.
-On comprend… Non, mais on compte rester ici, cette nuit, on te dérangera pas ?
-C’est une blague ?
-Bah, euh, non.
-Bien sur. Cet endroit n’est pas à moi, même si je l’avais voulu. J’ai ma musique, donc vous faites ce que vous voulez.
-Merci !

Elle s’exprimait comme une petite fille. Fun. Et moi je passe encore pour le connard égoïste de service. J’étais décidemment taillé pour ce rôle. Je décide donc de regarder la demoiselle. Taille moyenne. Sans talon. Blonde. Cheveux légèrement ondulé. Couleur des yeux inconnue. Probablement bleu. Impossible à voir, dans la nuit. Visage ciselé.

Le mec, maintenant. Taille tout aussi moyenne. Soit légèrement plus petit que moi. Brun. Antéchrist de l’adolescente. Visage carré. Traits plus sombres. Caractère plus dur, plus conflictuel. Différent et complémentaires.

Ils s’éloignèrent.

-Viens sœurette.

Ha. Ca expliquait tout. Au moins ils ne copuleront pas dans mon dos. Parce que si, j’y ai déjà eut droit. L’alcool a des effets très intéressants, la plupart du temps. Désinhiber c’parfois sympathique. Là c’était carrément malsain. Et j’ai pas bougé. J’ai juste poussé le son de mes écouteurs à fond. Dans le genre imperturbable, des fois, je me pose.

Ou je suis totalement atteint, au choix. La lune veillait sur moi. La musique me berçait. Dans une demi conscience, le piano me permettait de mêler rêve et réalité. Planer. Comme le toxicomane a besoin de sa drogue, j’ai besoin de la nuit, et de la musique. Le couple fraternel s’est installé dans l’herbe, derrière moi.

Ils ne disent rien. Se collent, pour lutter dans le froid nocturne. Même froid que je trouve si agréable. L’odeur de l’herbe mouillée, le cadre, l’air frais, qui caresse doucement le visage. Instant où on peut tout oublier. Instant parfait.

-Dis, tu peux mettre autre chose que du piano ? C’est l’anniversaire de ma sœur, et elle veut un truc qui bouge !
-Elle aime quoi, comme musique ?

Je pouvais faire un effort. C’est son anniversaire, hein ? Puis pour une nuit… Si, je devais pouvoir faire ça. Puis il me fait rire, le frère. Avec son absence totale de manière. Il avait au moins le mérite d’être direct.

-Tu veux quoi, soeurette ?
-J’avais rien dis, moi, d’abord.
-Fallait. Alors ?
- Je sais pas moi… Dis, t’aurais pas de la techno ? Ou de la Trance ?

Au moins, j’ai ça.

-Moonlight Shadows, Melody from Heaven, Elements, Right round, Angel of Darkness.
-C’est tout?
-Mon téléphone est pas blindé de musique, désolé.  Puis c’pas mon style favori, non plus.
-Angel of Darkness, elle est de Nightcore ?
-Ouais.
-Donc je prends.
-A votre service, madame.

Même pas envie d’être méchant. Préfère rester là. Faire plaisir aux gens, avec un truc aussi simple que de la musique… Ca me va. Puis Angel of Darkness… Elle a bon gout.

-Ca te fais quel âge, du coup ?
-Dix sept.
-Tu deviens adulte !
-Ferme là, fréro.

Tiens, la petite fille cause enfin comme une ado’. S’assombrit. Pas contente ?

-Fais pas cette tête là…
-On en a déjà parlé. Je veux pas avoir dix sept ans.
-T’inquiète, j’t’en aurais donné treize, à ta manière de t’exprimer.

Elle me tendit son majeur en souriant.

-Voilà. Quinze.

Je souris. Elle baisse lentement son bras. Ne se rembrunit pas, et se cale mieux contre son frère. Chanceux . Je commence à me les geler, moi. Il était temps de partir.

-Pas que je m’ennuie, mais j’me casse. Il est un peu une heure du mat’.
-Et ma musique alors,
-J’pensais pas que tu étais de ces lopettes qui se couchaient tôt.
-J’ai pas dis que j’allais me coucher. Et t’avais qu’à ramener ton MP3
-Quatre. MP4.
-La musique est la même.
-T’as qu’à venir chez nous, pour continuer à fêter mon anniv’ !
-Tu proposes à un total inconnu de venir, toi ?
-Parce que tu es dangereux, peut-être ?
-Les enfants sont souvent inconscients du danger. Tu es encore loin d’avoir dix sept ans !

Je me tourne et saute du banc où j’étais. Après tout, j’avais rien de mieux à faire. Et dormir ne m’apporterais aucun repos, de toute manière. La nuit promettait d’être… Intéressante.  Changement de musique.

« Here I am, creating love tonight, Here I am, quintessence of life!”

« -C’pas elements, ça.
-En effet. Five elements. Désolé, j’savais plus laquelle j’avais.  Et de toute manière, celle-ci est bien plus connue.
-Pas totalement faux.
-Vous pouvez pas mettre de la bonne musique, nan ?
-C’pas toi qui voulais faire plaisir à ta sœur ?
-Si ! Mais y’a des limites à pas dépasser. T’as pas quelque chose de plus viril ?
-J’ai ça…

Metal. Genre bien screamé et son saturé à mort. Mortal Share, que ça s’appelait.

-Bah voilà.
-Le son à fond, c’est apprécié, à une heure du mat’, vous pensez ? En plus des musiques d’une discrétion… Douteuse.
-J’m’en contrefous. On fait que passer. 
-Ca me va.

Et on avance. Musique à fond. C’est fou comme quelque chose d’inaudible de jour peut devenir un vacarme assourdissant de nuit. Je commençais à trembler. Pas de froid. On avance. En musique. Certaines personnes nous croisent, et baissent la tête. La peur du groupe, toujours. Surtout à une heure du matin. 

-Met un truc plus doux, s’il te plait.
-Mmh.

Grognement vaguement positif, pendant que je cherchais. Guitare électrique avec une voix presque lyrique. Say goodbye. Sons graves, lents.

- Je connaissais pas ça.
-Le genre de musique qu’on met pour les adieux. No ?
-Pour les morts aussi. »

Le frangin éclata de rire. Sa sœur eut un adorable sourire. Je souris aussi.

On arriva chez eux.

Ouverture rapide. Retour sur du Nightcore. Don’t leave me alone.
Mon sourire s’élargit. Maison individuelle. Aucune trace d’éventuels parents. De proches.

« La maison est à vous ?
-Nos parents sont à l’étranger. Ils paient la maison et les études. Du haut de mes dix-neuf ans j’ai trouvé une carte avec retrait d’argent relativement aisé.
-Cool.
-Madison a rien voulu avoir pour son anni’, malgré le fait que je puisse lui acheter n’importe quoi de pas excessif.
-C’est mon droit. Je veux pas avoir dix sept ans ! »

Elle le hurla. Déni absolu. Mon regard se troubla, une fraction de seconde. Dubitatif. Son frère reste prostré. Ses yeux sont voilés. Elle, a carrément les larmes qui lui coulent sur le visage. Carrément. Elle me regarde, comme si elle avait juste oublié ma présence et mon image venait de lui réapparaitre.

« Navrée.
-Faut pas.
-On lui dit ?
-Mat’…
-Comme tu veux. 

Cool. Je souris.

« J’ai soif.
-Ha oui, j’te sers tout de suite, tu veux quoi ? Coca, Oasis ? Eau ? Café ?

Elle semblait avoir hâte de se faire pardonner, et était d’une prévenance inégalable, du coup.

-Tu as pensé au café ? Surprenant. Un café. Noir. Bien sucré. Double corsé.
-Bien sucré ?
-Met cinq sucre dedans.
-Ha ouais, quand même. »

J’avais repéré la cafetière Senseo. Elle avait donc la même que moi. Donc le même café, théoriquement. L’ambiance était froide. Mais mon café arriva vite pour réchauffer ma bouche gelée. J’suis resté trop longtemps dehors.

Je mis Requiem For a Dream.

« Comment tu t’appelles au fait ?

Je souris.

-Appelles moi Fata.
-C’bizarre.
-Possible. J’vous laisse.
-Déjà ?
-J’ai bien peur d’être de trop. Adieu ?
-P’t’ête que Madi’ voudra te revoir ?
-Possible. »

Je sortis. Sur le pas de la porte, j’entendis u bruit de chute. Madison venait de tomber. Pas de maladresse. Arrêt cardiaque. Je souris. J’étais L’Ange du destin. Fata. Et cette mortelle méritait d’échapper à ce que la vie lui réservait. Je déployais mes ailes. Qu’est-ce que j’aime, la nuit.

Samedi 9 juin 2012 à 13:57

 See, see what you have done.
Realize, tat the end of the time,
at the end of everything,
you just can cry, and pray for better

No one need you, no one see you,
No one will cry, at your funeral

Time is up, all is over.
As you're falling in shadow, i'm being stronger
Time is up and you can't do anything
So, I'll be your tears of blood,
When you'll cry.

No one need you, no one see you again,
No one, will cry at your funeral.

I'm the monster you really are inside,
The fear, the rage and the pain.
And, when you'll jump against this train,
I will laugh, again,
Because...

No one need you, no one see you, 
No one will cry at your funeral
No one, No one...


L'écrit pseudo anglophone du jour, imaginé en musique.
(Pitié, pas de reprises sur mon anglais.
Ce texte n'a pas été imaginé pour être correct
, mais juste pour me libérer.)
 
 

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