HighwaytoHell

HighwaytoHell

Lundi 29 juillet 2013 à 0:57

 Une lueur. Une simple lueur, tremblotante et vacillante. Elle dansait, faiblement sur le Zippo, briquet célèbre s’il en est. Il était amoureux. La flammèche s’éteint, laissant les ténèbres recouvrir la chambre. Une chambre aussi impersonnelle qu’il était possible de l’être. Les murs étaient blancs, un peu sales, à cause du temps. Les décorations brillaient par leur absence. Il avait des posters, mais ils étaient planqués au fond de son armoire. Armoire planquée dans le renfoncement du mur. Rien ici n’avait d’objectif esthétique. Une chambre froide, glacée. Ca n’avait pas d’importance, de toute manière. Il ne s’était jamais senti à l’aise chez lui. Il avait préféré être ailleurs. Souvent dehors. Il n’avait pas peur des ténèbres. C’étaient des amis précieux, stables et fiables. Jamais ils ne lui avaient fait défaut.

Et pourtant.
Il ralluma la flamme et la regarda, onduler fébrilement, faisant naître tout un univers peuplé d’ombres. Elle exerçait une certaine fascination sur lui, qu’il n’avait jamais compris, ni jamais cherché à comprendre. La lumière dansait dans ses yeux verts, magnifiait leur émeraude. La seule chose qu’il avait toujours aimée chez lui.  Le seul miroir de ses émotions, seul indice de ce qui pouvait se tramer dans sa tête. Il n’était pas impassible, loin de là. Mais la vérité se trouvait toujours dans ses yeux.  Et il semblait capable de la lire chez les autres, cette vérité.

Il était amoureux. Et troublé, ses yeux en attestaient. Il ne savait pas gérer ça. Il n’en avait pas l’habitude. Alors, ses yeux se perdaient dans la flamme dansante, son blouson de cuir de toujours sur les épaules. Assit sur son lit, il laissait les méandres de son esprit s’abimer un peu plus, à lumière du Zippo. Comme un papillon de nuit. Aux ailes aussi noires que ses idées. Et soudain, dans cet univers noir, dont les seuls mouvements étaient  celles d’une flamme, avec sa cohorte d’ombres à ses pieds, il soupira. Se leva. Lentement. Comme si le poids du monde s’était brutalement abattu sur ses épaules.

Il jeta un regard par sa fenêtre entrouverte. Il ne faisait pas nuit noire, mais la Lune n’était pas visible d’ici. Il devait définitivement bouger, il se sentirait mieux que dans cette chambre, trop froide, dans cette maison, trop étrangère. Il enfonça son portable dans sa poche, prit ses clefs dans le même mouvement, et sortit. Parents absents. Il pouvait aller et venir à sa guise. Du moins jusqu’à la semaine prochaine.

Il ferma la porte avec délicatesse. Pas question de réveiller ses voisins. Ils seraient capables de dénoncer ses vas et viens nocturnes, et le jeune homme n’avait aucune envie de se justifier. Encore une chose qu’il détestait avec cette baraque. Il avait des voisins. Et le toit n’était pas accessible. Sa marche commença, dans la nuit. Aucune idée de sa direction. Le vent souffla légèrement, le faisant doucement frissonner. La nuit était complice, ce soir. Profitant de la caresse de la brise, il soupira à nouveau, de plaisir cette fois.

S’arrêta. Il était amoureux. Il adressa un regard perdu aux étoiles, qui ne lui répondirent pas. Reprit sa marche. Sombre personnage qu’il était. A la fois banal et extraordinaire. Unique, et tellement habituel. C’était d’un ennuyeux. Il n’avait pas pris de musique. Aucune voix grave ne conterait sa déchéance nocturne. Aucun accord de guitare ne viendrait se joindre à ses soupirs. Aucune envolée lyrique ne viendrait porter son cœur trop lourd pour lui.

Il trouva ça triste, mais continua. C’était un devoir. S’imprégner du rythme de la marche, pour ne pas s’arrêter. Tant qu’aucun endroit ne lui semblerait bon. Tant qu’aucun coin sombre ne lui ferait les yeux doux en étant aussi vide que douloureusement silencieux. Un endroit où il pourrait voir sa flamme danser, encore et encore. Tant qu’il resterait du gaz dans ce Zippo. Et il avait de la marge. Le lycéen s’alluma une cigarette. Il ne fumait pas depuis longtemps, non. Mais la vue de la fumée, la nuit faisait partie de ces choses magiques qui l’avaient toujours attiré. Comme la flamme. Comme la Lune. Son univers avait de fortes constantes symboliques. Peu, mais il y tenait.

Moins qu’à cette fille, évidemment. Mais  pourquoi était-il tombé amoureux ? Il aurait dû se méfier. Il se méfiait toujours. Sa confiance avait un prix trop élevé pour que quiconque puisse se l’acheter totalement. Et cette fille s’en était emparée. D’un simple regard. Mais depuis quand était-il si niais ? L’adolescent secoua la tête, doucement. C’était chimique. Personne n’y pouvait rien. Son cerveau ne lui avait pas demandé son avis pour permettre à son cœur de battre plus vide, sa respiration d’être moins régulière, ses yeux de se dilater. Il fallait s’en remettre. Elle n’était plus là. Il n’avait plus à être troublé. La nuit se moqua doucement, d’une brise remua ses cheveux.

Et c’est à ce moment qu’il repéra l’endroit qui allait accueillir ses pensées pour les heures à venir. Quelque part, un peu à l’écart de la ville. Où le son de l’eau qui coule se mêlait au chant du vent, alors que l’herbe offrait son hospitalité. Suffisamment loin des humains pour ne pas subir le bruit des voitures, suffisamment proche pour être encore hospitalière, la nature s’offrait à lui.

Et il se mit à chantonner. Un air doux et mélancolique. Pour se vider la tête, pour rester conscient.

« And let the darkness cover me… To breathe, again… »

Il était amoureux. C’était un problème.

Il n’y avait pas tant de manières de résoudre un problème. Il fallait déjà comprendre pourquoi c’était un problème. L’esprit du jeune garçon rassembla ses idées. Mobilisa ce qui lui servait de matière grise, et tenta de rationnaliser, juste une dernière fois, une situation à laquelle il avait passé ces deux dernières semaines à réfléchir.

La demoiselle était inaccessible. Evidemment. Comme toujours.
Il était incapable de l’oublier. Forcément. Comme dans toutes les histoires adolescentes.

Pourtant l’adolescent en avait fait, des efforts. Beaucoup. Lire, jouer, plus que de raisons, ne pas dormir pour ne pas rêver, recommencer, sortir avec des gens, s’épuiser en faisant du sport. Il avait tout essayé, séparément, et même tout ça à la fois. Rien ne lui avait permis d’oublier. A la lueur du Zippo, son image revenait, inlassablement. Le fumeur avait maudit sa mémoire, lui qui l’avait tant adoré par le passé. Ce trait de caractère qui le symbolisait, il aurait tout donné pour s’en séparer.

Mais c’était impossible. Alors les ténèbres, encore elles, avaient réinvestis son cœur. Encore, à la faveur de la nuit. Embrumé son esprit. Soutenant chacun de ses pas tout en sapant son énergie. L’amitié de l’ombre avait un prix. Et elle ne demandait jamais avant de se servir.

Il ne pouvait pas avoir ce qu’il convoitait.
Il ne pouvait pas oublier ce qu’il voulait.
Et il ne pouvait détruire l’objet de son désir.

Il soupira, à la lueur du Zippo, qui commençait à faiblir, et des étoiles, pâles et impassibles.

Lui, et son éternel blouson noir de cuir.
Lui et son regard vert émeraude.
Lui et son Zippo, à la douce flammèche.

Il était à la fois unique et banal. Habituel et tellement différents. Et comme dans de nombreux cas, incomparables et pourtant tellement similaire, il décida de s’éteindre, une cigarette à la main, baignant dans son sang, les veines déchirées par son couteau, le même avec lequel il sortait tout le temps.

Il était assez près de la ville pour qu’on retrouve vite son corps.
Il en était trop loin pour que ça soit possible de le sauver à temps.
Il l’aimait, c’était un problème.
Il était résolu.
http://highwaytohell.cowblog.fr/images/Zippofire.jpg

Mardi 16 juillet 2013 à 1:51

 J'aime être seul en bas. C'est un fait, si on me retire ce luxe, je deviens irritable. J'aime pas être cloisonné à ma chambre. En plus c'est la seule pièce de la maison où le réseau passe mal.Et je suis en toute logique l'utilisateur le plus assidu du net de la maison. Sinon c'est pas drôle. Et là, on m'a encore retiré cet instant de solitude, où je savoure la musique, où je suis pas plus productif que d'habitude, mais où enfin les émotions arrivent à passer. Emma a raison. C'est triste comme constat, mais elle a raison. Sur à peu près tout. Mais on va surtout considérer la partie qui dit que je suis vulnérable. Cette partie m'embête. J'aurais voulu qu'avec le temps, ça soit plus le cas. Mais en fait, c'est limite tout le contraire. Je suis pas fait pour vivre seul. Je le vis très mal. Chaque jour est pire que le précédent. Cette impression de vide en moi, qui se nourrit de tout. Les choses m'indiffèrent. Je récupère ma sensibilité de manière ponctuelle, et pourtant, je suis très sensible. Le reste du temps, je suis une coquille vide. Je réfléchis un peu. Mais j'ai pas le courage pour bien le faire. Je dors mal, mange mal. Si ces derniers jours ce constat n'est plus vrai, c'est uniquement parce que bosser avec mon père sape toute mon énergie et me force à dormir et à manger. Sinon j'pense que j'aurais déjà fait une petite syncope ou deux. D'ailleurs taper sur le pc me fait mal aux bras, dans cette position. Je déteste la bétonnière que cela soit bien clair. Voilà, c'est mieux. Mais le pc est moins stable. Chier.  J'ferai avec. J'voulais dormir sans rallumer l'ordi. Vraiment. Mais ne pas avoir eut la paix m'a prodigieusement agacé, et il est encore trop tôt pour Morphée, même si mon corps entier trouve cool de m'envoyer des signaux de douleurs. Même mon ventre, alors qu'il a pas plus de raisons de se plaindre que d'habitude. Bref. Le problème est le suivant: je sais pas ce que je veux. J'ai juste l'impression constante d'être en manque d'affection, et putain, je tuerai pour un vrai câlin. Ca obscurcit mon jugement sur les gens. Je veux mon câlin, et c'est tout. Cette mélancolie qui me taraude en permanence, me faisant passer pour l'émo' adolescent habituelle disparaîtrait peut être. Pas que j'y crois, mais ça serait déjà ça. J'ai du retiré mon bracelet, et ça aussi, ça m'énerve. Le laver. Foutu ciment. Je hais le ciment. Je hais le fait d'avoir du rentrer si tôt hier. Je hais mon corps, pour pas mal de raisons. La douleur en premier lieu, ce soir. L'habitude n'y changera rien. J'aime pas ne pas avoir mon bracelet pendant si longtemps. Dans un premier temps, j'ai la sensation de toujours l'avoir sur moi. Puis après, toutes les sensations qui viennent de mon poignet sont désagréables. Et j'aime ce bracelet. Hâte qu'il soit sec, tiens. Cet article n'a aucun connecteur logique, c'est un bordel. Bon, il est sorti de manière brute de ma tête, je suppose que c'est lié. Pas comme si j'étais foutu de penser de manière organisée. Ou de structurer mes pensées. Naaan, moi j'suis un gigantesque bordel réactif, c'est tout. Y'a pas beaucoup de constantes, chez moi. Mon humeur, qui est dramatiquement, horriblement, monstrueusement stable. Mon masochisme latent, aussi. Ma solitude, surtout. Mais si je supporte aussi mal le fait d'être seul, pourquoi j'arrive pas à m'entourer, réellement? Le fait que je n'ai pas de réponses réelles à fournir prouve que c'est au moins une bonne question. Mon cerveau sature.  Pourquoi j'arrive à rentrer dans la tête des autres, à comprendre ce qui tournent pas rond chez eux, piger leurs faiblesses, leurs forces, leurs manières de penser, et suis je infoutu d'en faire le dixième pour moi? Je suis pourtant persuadé de pas être si complexe à comprendre, pourtant. Rooo j'ai fais aucune mise en page à ce dégueulis de pensée, c'est moche, c'est informe. C'est du vomis, ou de la diarrhée verbale, au choix. J'ai mis Radical Face, Welcome Home. Entendue sur une pub, cette musique à le pouvoir de ramener mes émotions à la maison, même quand elles en sont loin. Un peu comme une autre dont le titre m'échappe un peu sur le coup. Let her go. Passenger, visiblement.  D'ailleurs y'a pas mal de musiques où faut que je regarde les lyrics. Oui, les lyrics, et pas les paroles. Youtube m'a conditionné, et j'en ai rien à foutre. Tout comme le fait que des mots anglais viennent squatter dans mes phrases sans raisons valables. N'en déplaise à certains. Voilà, quand je parlais de réseau de merde. Je galère à la mettre, c'te musique. Voilà. Dire que tout ça vient d'un sommeil qui a décidé que non, pas ce soir. Ce soir t'as mal, et tu dors pas, c'est trop facile. Et t'as intérêt à être OP. Tu es toujours OP. Grumpf, elle me manque cette fille. Partie en vacs. Dommage. Pas pu la suivre. Surement tant mieux pour elle. Ma main me lance. Salope. Elle m'a pas empêché d'être une super Janna tout à l'heure. C'te connasse. Au moins j'ai pu faire une bonne partie, même si je suis clairement trop claqué pour enchaîner les ranked comme j'ai pu le faire. J'ai pourtant envie, d'être Silver 5. Le reste de mon esprit de compétition hurle quand il voit que je suis en bronze. Yeah. Ca va faire une bonne demi heure que je marque de la merde. Pas sur que ça me fasse le moindre bien. Je ressasse, comme quand j'ai pas l'ordi, mais je ressasse en musique,s'il vous plait. Ca vaut clairement le coup. Ow, j'ai réussi mes épreuves anticipées. Avec pas mal de points d'avance. Plus que la plupart, et pas loin de certaines têtes de classes. En ayant strictement rien foutu et en ayant ligué pas mal de mes profs contre moi au conseil de classe. Si c'est pas merveilleux. Le système scolaire n'a aucune crédibilité, en plus d'être détestable sous toute ses formes. C'est con, ça part pourtant d'une bonne intention. Mais l'impression permanente que j'ai rien à y foutre, et le fait que je me sente mal rien qu'à l'idée d'y foutre les pieds ne m'a pas quitté depuis ma sixième, quand même. Je hais l'école depuis tout petit. Avec du bol, j'aurais pas besoin de me taper un bac +5.  J'vais surement crever d'ennui avant. Une ou deux fois. J'vais arrêter là le racontage de life. Le tout aurait pu tenir en une phrase. "Je suis seul, et bordel, je le vis mal". Le reste est évident. Flemme de mettre des jolis espaces. Le côté pavé me plait bien. C'est ce qui correspond le plus à mon vomi nocturne. Bonne nuit, people.

Edit : Un point pour celui qui trouve d'où viennent les paroles, et un de plus pour celui qui trouve pourquoi. Pas toi Estelle, ça serait de la triche. Encore que tu failerais surement la deuxième partie. Ou tu me connais encore mieux que je le pensais. Mais à ce point là, ça me surprendrait. Sais même pas si tu passes encore, de toute manière. Même si oui, c'était bien le 6. Et un samedi du coup. 

"Trahisons qui ont menés à la tristesse, d'une éternité à se racheter dans la détresse,
Réfugiés en Outreterre dans sa solitude, à attendre la revanche qui lui est due[...]
Peine et rage, telle est l'histoire d'Illidan Hurlorage "


Mercredi 29 mai 2013 à 16:41

 Musique. Douce. Assis sur l’appui de fenêtre, les pieds contre le mur, je contemple le ciel. Rares nuages sur fond bleu. Serein. J’étais. Les derniers rayons d’un soleil couchant, teintant d’ocre les paresseuses masses de cotons dans le ciel se reflétaient sur mon lecteur de musique. L’air frais soulevait doucement une mèche, qui s’était déposé devant mes yeux.

Une photo mériterait presque d’immortaliser l’instant. Mais je déteste, être sur une photo. Depuis aussi longtemps que je sais que ça existe. Et j’ai très vite compris. J’ai très vite compris pleins de choses, d’ailleurs. Certains systèmes. Certains engrenages. De mécaniques souvent plus complexes qu’elles n’y paraissaient. Des choses aussi simples que manger ou boire. Lire et écrire. Parler.
 
Chacune de ces actions, simples en apparences, se sont complexifiées. Pour donner le mot vivre. Et là je vivais. Impression d’être. Juste être. Ca faisait une quinzaine de minutes que j’étais immobile, à attendre. Mes membres commençaient à se raidir, certains frissons me parcouraient. Soleil printanier. Mais je restais là, les yeux dans le vague. Pictural, comme situation, je vous dis.
La musique changea. Innocence. Petit sourire. Vibrations dans la poche. Il était temps.
 
« Voilà. » 
 
Simple, efficace. En connaissant l’expéditeur, je pouvais aisément rajouter élégant, distingué, voir adorable. Tout ça dans ce voilà. Un mot à la simplicité absolue, mais d’une force impressionnante. Je regardais l’écran, un petit sourire aux lèvres. Fallait-il que je bouge ? Ou devais je rester, là, contemplatif ? La question n’en était pas réellement une. 
 
Soupir, mise en branle de mes muscles, et retour au réel. Le vent souleva ma mèche une dernière fois, parcourra ma peau, qui frissonna doucement. La fenêtre claqua derrière moi, et je mis ma chemise à l’arrache. Sortie précipitée, après tellement de temps à glander, on ne se refait pas.
 
« J’arrive. »
 
Message envoyé en courant dans les escaliers, comme toujours.
Chaussures mises sans les mains, en regardant l’heure. Comme toujours.
Expirations. Inspiration. Sourire. Ouverture de la porte.
Elle était magnifique, comme toujours.
 
« Bonjour.
-Salut. »
 
Un rayon de soleil se posa sur elle, découpa sa silhouette gracile dans l’embrasure de ma porte. Sous une mèche brune, son regard intense me fixait, un sourire discret, mais adorable à la bouche.
Je me sentais fondre, et ma bouche s’élargir, se fendre d’un sourire.
Fini les questions.
 
« Il fait chaud.
-Ose te plaindre. Pour une fois qu’il ne pleut pas et qu’on est ensemble. On devrait sortir le champagne. J’y ai pensé mais… Suis un prolétaire moi. »
 
Elle éclata de rire. Je sortis avec elle, sous le soleil, qui semblait nous baigner de lumière en cette fin d’après-midi. Elle avait mis du temps à venir. Mais je lui pardonnais, mon regard se noyant dans le sien, mon cœur perdit enfin de sa constance. Mon cerveau commençait à s’embrumer. C’est tellement beau de ressentir avec son âme. De ressentir tout court.
 
Remise nerveuse d’une mèche pourtant bel et bien à sa place, vanne stupide, et balade musicale. Une certaine forme d’habitude s’était créée, au fil de nos rencontres. Un rituel, que l’on respectait plus ou moins selon l’humeur. La balade n’était qu’un prétexte. En tout cas, c’était le cas pour moi. 
D’un simple changement d’intonation de sa voix, je savais si on devait s’arrêter, continuer, et où aller. Alors on y allait. Je parlais beaucoup. Je disais beaucoup de bêtises, qu’elle marquait de rires ou de sourires. Parce que j’étais là pour ça. Sorte de cercle vicieux, ma récompense me donnait l’énergie pour en avoir d’autres. Plus, encore et toujours.
 
Toujours d’un point de vue pictural, ça valait le coup. Les allées s’illuminaient au fur et à mesure de notre venue, la demoiselle enchantant tout ce qu’elle approchait, le soleil suffisamment doux pour sublimer cela sans être agressif rendait le tout encore plus charmant. Adolescents bloqués dans l’enfance, on se chamaillait, déconnait, riait.
 
De beaux reflets dans les yeux, dans les cheveux.
Une odeur délicate et enivrante s’étalait dans l’air.
Et son rire cristallin, qui contrastait avec ma voix aux inflexions souvent ridicules que j’adoptais.
 
Puis il fallut s’asseoir. Mon cerveau avait arrêté de réfléchir depuis un moment, et mon cœur jugeait tout à fait logique de rater des battements. Tu semblais sereine, rayonnait, comme à ton habitude. Tu étais belle comme à ton habitude. Tout semblait habituel. Et c’est justement parce que c’était une habitude que c’était aussi génial.
 
On finit, installés dans l’herbe, au soleil. Pour une fois, on n’avait pas besoin de s’abriter sous la pluie. J’étais collée à elle. On regardait ce foutu étang, toujours aussi mal entretenu, alors que plusieurs années étaient passées par là. D’un autre côté, le fait que même ça n’avait pas évolué donnait un étrange sentiment de stabilité, de sécurité.
 
Le temps avait filé, et on était à un stade où l’on pouvait évoquer les premiers moments passés ensemble comme s’ils avaient eu lieu une éternité avant celle-ci. Le soleil caressait doucement notre peau, l’herbe chatouillait doucement nos mains. Mon portable glissait de musiques en musiques. J’avais viré les déprimantes pour l’occasions. 
 
Alors on parlait de jeux vidéo, du temps, des gens, de nos souvenirs, de notre année scolaire, et de notre devenir.
 
« Et après cette année ?
-J’en sais rien. Et très sincèrement, je m’en fous. Et toi ?
-La même. Va falloir se bouger, si on la veut, notre cave. »
 
Private joke.
Eclats de rire.
 
Des fois, mon cerveau se réactivait, et je le forçais à disparaitre. Nul besoin de réfléchir ni de penser. Là, je devais vivre. Perceptions de toute sorte, l’hormone du bonheur coulait à flots dans mon sang. Le soleil baissait à l’horizon. On n’avait pas bougé. L’astre teintait d’un doré au gout du rêve l’eau.
 
Je me suis tournait vers la demoiselle, dévora son visage des yeux.
 
« Je te l’avais dit.
-De ?
-Que je te l’offrirai, ce coucher de soleil.
-C’est pas la mer.
-Mais tu es déjà sublime. »
 
Petit sourire en coin, silence de sa part. Mon regard se reporta sur l’eau qui scintillait doucement. Ma tête tomba sur son épaule, les yeux mi-clos. Elle ne me chassa pas. La journée touchait à sa fin, le rêve allait se finir. Il fut temps de se dire au revoir. Toutes les cellules de mon corps s’y opposaient fermement, mais le choix n’était pas vraiment un luxe qu’on m’accordait.
 
Je redevins cynique, froid, et le reste.
Jusqu’à la fois d’après.
 
« Tu veux avoir mon corps, ou mon argent ?
-Quitte à choisir, je prendrai ton cœur.
-Ca, tu l’as déjà. Pour toujours. »
 

Mercredi 29 mai 2013 à 0:44

 J'ai pas la chute dans mon histoire, la suite veut pas venir. Rageant. Je le finirai, ce texte.
J'ai perdu en endurance, c'est flagrant. Je suis déjà totalement crevé à cette heure ci, alors que j'ai dormi mes quatre heures indispensables cette nuit. Vais peut être devoir basculé sur un rythme normal. J'accueillerai avec plaisir un retour de mon appétit. Ca serait plutôt cool. Avec lui, celui de l'inspiration.
Sorties annulées, fail sur pokémon, envies de jouer en chute libre.
Ouais, ces vacances, il me les faut.
Et ça, c'est en oubliant ce qu'il se passe dans ma tête. Ha ha ha.
"Well well well... Welcome, to my lair !"

Jeudi 11 avril 2013 à 12:03

 "Je t'aime. Tu veux pas rester, finalement?
-J'aurais bien voulu, crois moi... "

Baiser au gout de fin du monde. Le notre.
Coup de feu. 

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