HighwaytoHell

HighwaytoHell

Lundi 29 juillet 2013 à 1:02

 Ca sera mon dernier jouer en Premium.
Je pars 3 semaines, comprenez que j'ai aucune intention de payer pour un blog que je ne peux plus consulter. Pas de panique, ça sera probablement restauré à mon retour.

Lundi 29 juillet 2013 à 0:57

 Une lueur. Une simple lueur, tremblotante et vacillante. Elle dansait, faiblement sur le Zippo, briquet célèbre s’il en est. Il était amoureux. La flammèche s’éteint, laissant les ténèbres recouvrir la chambre. Une chambre aussi impersonnelle qu’il était possible de l’être. Les murs étaient blancs, un peu sales, à cause du temps. Les décorations brillaient par leur absence. Il avait des posters, mais ils étaient planqués au fond de son armoire. Armoire planquée dans le renfoncement du mur. Rien ici n’avait d’objectif esthétique. Une chambre froide, glacée. Ca n’avait pas d’importance, de toute manière. Il ne s’était jamais senti à l’aise chez lui. Il avait préféré être ailleurs. Souvent dehors. Il n’avait pas peur des ténèbres. C’étaient des amis précieux, stables et fiables. Jamais ils ne lui avaient fait défaut.

Et pourtant.
Il ralluma la flamme et la regarda, onduler fébrilement, faisant naître tout un univers peuplé d’ombres. Elle exerçait une certaine fascination sur lui, qu’il n’avait jamais compris, ni jamais cherché à comprendre. La lumière dansait dans ses yeux verts, magnifiait leur émeraude. La seule chose qu’il avait toujours aimée chez lui.  Le seul miroir de ses émotions, seul indice de ce qui pouvait se tramer dans sa tête. Il n’était pas impassible, loin de là. Mais la vérité se trouvait toujours dans ses yeux.  Et il semblait capable de la lire chez les autres, cette vérité.

Il était amoureux. Et troublé, ses yeux en attestaient. Il ne savait pas gérer ça. Il n’en avait pas l’habitude. Alors, ses yeux se perdaient dans la flamme dansante, son blouson de cuir de toujours sur les épaules. Assit sur son lit, il laissait les méandres de son esprit s’abimer un peu plus, à lumière du Zippo. Comme un papillon de nuit. Aux ailes aussi noires que ses idées. Et soudain, dans cet univers noir, dont les seuls mouvements étaient  celles d’une flamme, avec sa cohorte d’ombres à ses pieds, il soupira. Se leva. Lentement. Comme si le poids du monde s’était brutalement abattu sur ses épaules.

Il jeta un regard par sa fenêtre entrouverte. Il ne faisait pas nuit noire, mais la Lune n’était pas visible d’ici. Il devait définitivement bouger, il se sentirait mieux que dans cette chambre, trop froide, dans cette maison, trop étrangère. Il enfonça son portable dans sa poche, prit ses clefs dans le même mouvement, et sortit. Parents absents. Il pouvait aller et venir à sa guise. Du moins jusqu’à la semaine prochaine.

Il ferma la porte avec délicatesse. Pas question de réveiller ses voisins. Ils seraient capables de dénoncer ses vas et viens nocturnes, et le jeune homme n’avait aucune envie de se justifier. Encore une chose qu’il détestait avec cette baraque. Il avait des voisins. Et le toit n’était pas accessible. Sa marche commença, dans la nuit. Aucune idée de sa direction. Le vent souffla légèrement, le faisant doucement frissonner. La nuit était complice, ce soir. Profitant de la caresse de la brise, il soupira à nouveau, de plaisir cette fois.

S’arrêta. Il était amoureux. Il adressa un regard perdu aux étoiles, qui ne lui répondirent pas. Reprit sa marche. Sombre personnage qu’il était. A la fois banal et extraordinaire. Unique, et tellement habituel. C’était d’un ennuyeux. Il n’avait pas pris de musique. Aucune voix grave ne conterait sa déchéance nocturne. Aucun accord de guitare ne viendrait se joindre à ses soupirs. Aucune envolée lyrique ne viendrait porter son cœur trop lourd pour lui.

Il trouva ça triste, mais continua. C’était un devoir. S’imprégner du rythme de la marche, pour ne pas s’arrêter. Tant qu’aucun endroit ne lui semblerait bon. Tant qu’aucun coin sombre ne lui ferait les yeux doux en étant aussi vide que douloureusement silencieux. Un endroit où il pourrait voir sa flamme danser, encore et encore. Tant qu’il resterait du gaz dans ce Zippo. Et il avait de la marge. Le lycéen s’alluma une cigarette. Il ne fumait pas depuis longtemps, non. Mais la vue de la fumée, la nuit faisait partie de ces choses magiques qui l’avaient toujours attiré. Comme la flamme. Comme la Lune. Son univers avait de fortes constantes symboliques. Peu, mais il y tenait.

Moins qu’à cette fille, évidemment. Mais  pourquoi était-il tombé amoureux ? Il aurait dû se méfier. Il se méfiait toujours. Sa confiance avait un prix trop élevé pour que quiconque puisse se l’acheter totalement. Et cette fille s’en était emparée. D’un simple regard. Mais depuis quand était-il si niais ? L’adolescent secoua la tête, doucement. C’était chimique. Personne n’y pouvait rien. Son cerveau ne lui avait pas demandé son avis pour permettre à son cœur de battre plus vide, sa respiration d’être moins régulière, ses yeux de se dilater. Il fallait s’en remettre. Elle n’était plus là. Il n’avait plus à être troublé. La nuit se moqua doucement, d’une brise remua ses cheveux.

Et c’est à ce moment qu’il repéra l’endroit qui allait accueillir ses pensées pour les heures à venir. Quelque part, un peu à l’écart de la ville. Où le son de l’eau qui coule se mêlait au chant du vent, alors que l’herbe offrait son hospitalité. Suffisamment loin des humains pour ne pas subir le bruit des voitures, suffisamment proche pour être encore hospitalière, la nature s’offrait à lui.

Et il se mit à chantonner. Un air doux et mélancolique. Pour se vider la tête, pour rester conscient.

« And let the darkness cover me… To breathe, again… »

Il était amoureux. C’était un problème.

Il n’y avait pas tant de manières de résoudre un problème. Il fallait déjà comprendre pourquoi c’était un problème. L’esprit du jeune garçon rassembla ses idées. Mobilisa ce qui lui servait de matière grise, et tenta de rationnaliser, juste une dernière fois, une situation à laquelle il avait passé ces deux dernières semaines à réfléchir.

La demoiselle était inaccessible. Evidemment. Comme toujours.
Il était incapable de l’oublier. Forcément. Comme dans toutes les histoires adolescentes.

Pourtant l’adolescent en avait fait, des efforts. Beaucoup. Lire, jouer, plus que de raisons, ne pas dormir pour ne pas rêver, recommencer, sortir avec des gens, s’épuiser en faisant du sport. Il avait tout essayé, séparément, et même tout ça à la fois. Rien ne lui avait permis d’oublier. A la lueur du Zippo, son image revenait, inlassablement. Le fumeur avait maudit sa mémoire, lui qui l’avait tant adoré par le passé. Ce trait de caractère qui le symbolisait, il aurait tout donné pour s’en séparer.

Mais c’était impossible. Alors les ténèbres, encore elles, avaient réinvestis son cœur. Encore, à la faveur de la nuit. Embrumé son esprit. Soutenant chacun de ses pas tout en sapant son énergie. L’amitié de l’ombre avait un prix. Et elle ne demandait jamais avant de se servir.

Il ne pouvait pas avoir ce qu’il convoitait.
Il ne pouvait pas oublier ce qu’il voulait.
Et il ne pouvait détruire l’objet de son désir.

Il soupira, à la lueur du Zippo, qui commençait à faiblir, et des étoiles, pâles et impassibles.

Lui, et son éternel blouson noir de cuir.
Lui et son regard vert émeraude.
Lui et son Zippo, à la douce flammèche.

Il était à la fois unique et banal. Habituel et tellement différents. Et comme dans de nombreux cas, incomparables et pourtant tellement similaire, il décida de s’éteindre, une cigarette à la main, baignant dans son sang, les veines déchirées par son couteau, le même avec lequel il sortait tout le temps.

Il était assez près de la ville pour qu’on retrouve vite son corps.
Il en était trop loin pour que ça soit possible de le sauver à temps.
Il l’aimait, c’était un problème.
Il était résolu.
http://highwaytohell.cowblog.fr/images/Zippofire.jpg

Samedi 27 juillet 2013 à 0:59

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Jeudi 25 juillet 2013 à 3:56

 Y'a des moments comme ça où je pige pas tout.

Samedi 20 juillet 2013 à 18:59

 Ca fait longtemps que j'ai pas écrit pour moi.
De manière totalement spontanée. Je l'ai senti tellement fort sur les derniers écrits.
Un ancien collègue de RP a essayé de me remotivé. Ca n'a pas totalement été inefficace.
Mais ça veut pas revenir. Je suis bloqué. Pourtant j'ai pas mal lu et joué. 
Mes deux principales sources d'inspirations. Mais pas moyen. Quelque part, quelque chose en moi ne fonctionne plus.
Pas comme il devrait. Pas comme avant.
C'est triste, je crois. Pas sur, mais il me semble. 

J'ai revu Ant' today. C'était pas prise de tête, j'ai dis des trucs obscènes toute l'aprèm', j'étais dans mon élément, quoi.
J'y ai pourtant pas prit de plaisir particulier. La demoiselle me manque. Le beau temps n'a pas l'effet escompté, et ne me met pasplus de bonne humeur que ça. Ca me retire juste une frustration. En plus je dors toujours mal. Je dors et ça ne me repose pas. Je suis de plus en plus crevé. Je met un peu ça sur le dos des trucs que je fais pour mon père. Mais mon manque d'endurance commence à sérieusement m'énerver. Mon manque de masse musculaire aussi.
Bref, c'était la plainte du jour.

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