Alors je suis là, ombre eternelle de ces nuits maudites. Plus humain, depuis bien trop longtemps, probablement jamais été tout à fait.
Vampire exsangue à la recherche de tout ce qu'il n'a pas. La moindre ligne, la moindre image, le moindre son. La nuit m'a caché, souvent, protégé toujours. Mais une fois que tu es pris au piège avec tes démons, la nuit ne te laisse que bien peu d'échappatoire. J'ai l'impression d'avoir une plaie béante et monstrueuse, mais que mon âme s'écoule à la place du sang. C'est douloureux, même physiquement. J'ai déjà connu ça avant. Au moins je ne vomis pas. Le temps passe, mais la souffrance reste. La seule émotion qui filtre est l'envie de tuer des gens. Le reste du temps, j'oscille entre haine de moi et profonde dépression. J'ai besoin de toi. Parce que non seulement notre avenir ensemble est tombé, mais je pense que toutes mes chances de réparer ce qui est brisé chez moi ont sombré avec le navire. J'espère vraiment très fort, que d'ici quelques années, je pourrais call it worth. Je déteste la vie, et je l'ai toujours détesté. Mais toi, je t'aimais, pour toi j'aurais enduré et j'aurais même réussi à l'apprécier, d'une manière qui échappera sûrement à tout le monde mais quand même. J'aurais aimé n'avoir jamais existé. Peut être que si je souffre toute mon existence, le karma acceptera de faire disparaître mon âme, et ça aura enfin un peu de sens. Doubt, so.
HighwaytoHell
HighwaytoHell
Dimanche 4 mars 2018 à 4:00
Vendredi 16 février 2018 à 3:09
Bon, j'ai été mignon d'essayer au moins. De quoi je parle? Pas sûr moi même. On peut dire que j'ai essayé d'écrire tous les jours pour voir, sans trop de succès. J'ai essayé de pas trop m'isoler. Oulà, pas les mots pour dire à quel point ça a été un échec. J'ai essayé de pas me laisser mourir. C'est plutôt réussi à ce niveau, j'ai jamais été aussi bien foutu. Compensation obsessionnelle. Le sommeil c'est juste une blague, j'alterne les comportements déviants. Hypersomnie, insomnies, cauchemars. Tire ça à la courte paille pour connaître ton enfer du jour. J'ai essayé d'être un bon petit ami. Une bonne personne hein globalement. J'ai essayé de vaguement réussir ma scolarité malgré mon concernement inexistant. Ca va, j'vais me retrouver avec une licence validée et continuer un peu en master, j'imagine. Je sais pas encore, trop rien à battre et pas l'énergie de me projeter si loin. J'aimerais me lamenter tout le temps et en réalité je me retiens en permanence de le faire auprès des rares personnes qui supportent encore mon existence. C'est bon, on a fait assez de mal comme ça. Chaque jour qui passe je mesure l'immensité de la perte, des fois que j'aurais pu ne pas en avoir conscience sur le coup. Je sais pas comment j'ai fais pour survivre la première fois que je me suis retrouvé dans une situation. J'ai quasi 7 ans de plus et j'ai rien appris pour gérer la douleur de la rupture. J'écoute de la musique trop forte et j'attends le lendemain, tous les jours. Je sais que le temps blablabla. On pourra aussi m'objecter que j'ai étais stupide de garder les principes qui allaient me rendre malheureux. Que je pouvais me travestir et ne pas être totalement moi sur ce coup là. Je sais pas, comment je peux être moi et ne pas l'être? C'était trop me demander; je sais pas encore être quantique. Par contre je suis un peu le chat de Schrödinger.
Comment on reste en vie, comment on a encore envie? Heureusement, j'ai ma lâcheté légendaire pour moi. Heureusement que j'ai peur toujours. Au moins il n'y aura pas d'effusions de sang, je vais rester en Enfer avec vous encore plein d'années, que je vais toutes détester. J'ai envie de boire encore. Comme si la dernière fois m'avait aidé. Le manque, est terrible. Tu es tout ce que j'avais dans un monde que je vomis. C'est de ma faute. Ca m'aide pas.Le pire c'est que toi aussi tu souffres. Pire trade de l'univers. J'espère que tu seras heureuse à un moment donné. Que tu tomberas sur un random meilleur que moi. Ca devrait pas être compliqué. Pourquoi je me suis autorisé à tomber amoureux de toi? J'ai hésité à censurer à l'époque. Précisément pour ça.
L'ennui est débilitant. Mes journées n'ont pas de sens et ne peuvent pas en avoir. Mes nuits, je les passe à fuir la douleur qui me déloge partout. Je commence à avoir du mal à m'épuiser avec le sport. Mes sessions quotidiennes ont au moins eu cet intérêt. Donc on attaque la piscine. Mais pareil, combien de temps ça va m'anesthésier? On verra bien. Je t'ai promis que je ferai en sorte d'aller bien. J'ai pas précisé combien de temps. Je fais attention, maintenant aux promesses que je fais. Si je peux même ne plus jamais en refaire ça serait pas mal. On a assez fait de dégâts je pense. C'est pas le monde qui est mauvais nan. Moi j'avais juste rien à foutre là. Pourtant le monde m'a prévenu. Allez, on espère que comme avec la première demoiselle, enfin de compte tous mes magnifiques ratés et le fait que je n'étais que moi portera plus de fruits que ça ne laissera de séquelles. Qu'elle deviendra encore plus parfaite, et que je n'aurais que yeux pour pleurer, et mes souvenirs pour la sublimer encore.
Comment un sombre connard comme moi a pu être avec deux des personnes les plus incroyables qui sont nés dans cette génération de mort? Je vous le demande, moi je sais pas. Peut être que son vieux avait raison quand il a sorti que j'suis manipulateur. Après tout y'a pas trop d'autres explications. C'est pas le charisme, ne nous mentons pas. Ni le physique, c'est pas le regard qui transpire la maladie et la dépression qui attire en général. Et pas ma sensibilité. Et vu comme mon cerveau a fondu, ça ne sera plus jamais l'intelligence. Bien bien bien. Au moins, j'ai de superbes souvenirs. Les plus beaux je dirais même plus. Mais putain, je n'sais pas. Je sais pas comment faire sans toi. J'ai des fois envie de sexe, ça me rappelle que je suis vivant. Ca marche visiblement mieux que mon appétit normal qui est en berne, vive les hormones. C'est sur qu'à ce niveau là, ça sera aussi triste que pour le reste. De toute manière c'est pas dit que je sois en état de faire quoi que ce soit. Et j'aurais même pas l'occasion de vérifier donc on est bien.
Pendant son temps, l'autre ramène de la Péruvienne. Swag. J'aurais aimé être le mec qui réussi tout sans forcer, dans notre duo. Genre vraiment, le rôle du mec naze est lassant, au bout d'un moment. Allez, satisfaisons nous de la plus grande escroquerie de ce siècle et de tous les autres. Et montons la musique encore, je m'entends penser là. Je sais pas, je sais plus. Je suis fatigué d'être. Plus fort la musique.
Jeudi 1er février 2018 à 22:18
"Mais cours, putain !"
Dans les rues désertes de la même foutue ville, éclairée par la même foutue lumière lunaire, pourchassé par les mêmes foutus monstres. Et ce gosse avait rien trouvé de mieux comme idée que d'arrêter de courir. Sa grande soeur lui prit la main et le força à se remettre en route alors qu'il était visiblement au bord de l'évanouissement. Fallait qu'on trouve une planque, vite. Aux grognements, ils avaient mis le paquet sur le budget chasse cette nuit. Toutes les planques habituelles étaient saccagées, aucun des abris qui fonctionnaient d'habitude était libre ce soir. Bordel, pourquoi ça avait dérapé à ce point?
"DROITE !"
J'ai joint le geste à la parole m'engouffrant dans la petite ruelle sombre sans même regarder s'ils m'avaient bien suivis. Regardé ma montre. Il restait trois heures avant le lever du jour. Beaucoup trop, les deux boulets tiendraient jamais jusque là. Ils passèrent l'angle de la rue et dans le même mouvement j'enfonçais ma lame dans l'espèce de molosse infernal qui talonnait Ambre. Joli nom, à défaut d'être la marathonienne de l'année dont on aurait eu besoin.
Pas de pause, même pas un instant d'effarement devant la lame qui laissait couler des gerbes de sang du crâne ouvert en deux. L'Enfer, c'était devenu notre quotidien et notre seule demeure. Impossible de quitter la ville, on avait essayé. Une sorte de paroi invisible nous bloquait le jour, et ne disparaissait pas la nuit, où la traque reprenait. Pourquoi on était que trois? Pourquoi cette ville? Aucune idée. Nous étions coincé dans un jeu infernal, et ce soir ressemblait fortement au game over.
Pendant qu'ils grimpaient sur le toit je continuais à trucider les créatures cauchemardesques qui passaient. Cadavres des nuits précédentes qui revenaient à la vie se mêlaient aux nouvelles chimères atroces qu'on avait prit le soin de relâcher en plus sur nous. Au moins, le concept de difficulté progressive était respecté. Sourire jaune et tics carnassiers sur mon visage émacié par la fatigue et tiré pas la rage meurtrière. Au moins, ma vie passée à tuer n'était pas inutile. Courir, chasser puis fuir, je savais faire.
L'épée couverte de sang visqueux je m'élançais à mon tour sur le toit, avant que le reste de la meute n'arrive. J'avais aussi récupéré quelques petits calibres ainsi que les munitions qui allaient avec. Mais le bruit que ça générait me forçait à ne m'en servir qu'en dernier recours. Recherche visuelle de point de fuite. Ambre était un peu devant, avait sauté sur le toit d'à côté sans m'attendre. Brave fille, au moins elle écoutait les consignes.
Les rues étaient pleines de monstruosités. Il n'y avait nulle part où se cacher, et sauter de toit en toit n'allait pas temporiser longtemps. Je sus ce qu'il me restait à faire. Je pris la direction opposée, sans un mot. Il n'y aurait pas de trompettes, pas de réussite glorieuse, pas de victoire brillante ni de retournement de situation. C'était juste la fin.
Pour la première fois depuis des semaines, je pris le temps de marcher en regardant la Lune. Tellement adorée, avant de commencer à la haïr profondément. Ca faisait des semaines qu'elle était pleine, douce et lumineuse. Super contraste à notre situation. Je pris mon Berretta, qui était sûrement le seul objet dont je ne me serai jamais séparé, et tirait quelques balles au hasard, tuant temporairement quelques zombies, une ou deux chimères et une saloperie de gargouille.
Il viendrait. Recharge, lente. J'avais amené toutes les créatures du coin. crû entendre le petit crier "non!" au moment où je commençais à faire feu, mais ce n'était sûrement que mon imagination qui en faisait des caisses. J'ai toujours été un grand romantique, finalement. Balles dans la tête, inlassablement. C'est fou ce que j'étais bon au tir ce soir là. Encore meilleur que d'habitude alors que j'avais franchement pas de quoi rougir dans le milieu. Des abominations, plus lentes, plus horribles et plus puissantes commençaient à arriver. C'est pas pour rien qu'on passait notre temps à courir la nuit.
Grotesques amas de chair cousues, ils n'étaient plus que très vaguement humanoïdes, en plus d'être énormes. J'avais pas choisi un bâtiment assez haut il semblerait. Les plus rapides auraient même le luxe de venir me saisir. Mais j'avais foi en moi. Et plus exactement le choix, maintenant. Vous savez ce qui est marrant avec la fin du monde? On peut se balader avec un canon scié sans que personne vous fasse de remarques désobligeantes. Avec un ricanement, je repris le feu désormais nourri qu'il fallait garder pour pas que le toit se fasse envahir. Coup d'œil vers Ambre, personne semblait avoir continue la chasse par là. Le sang appelle le sang, j'imagine.
J'étais bientôt à court de munitions, d'énergies et j'avais encore bien trop de temps à gagner. Alors il arriva. En flottant doucement. Même pas plus grand que moi, encapuchonné de noir, l'air probablement plus humain que moi, couvert de sang, d'organes de boue et avec l'air fou du tueur traqué. Pourtant, j'étais serein.
"C'est bon, tu as fini?
-Ne me reprends pas comme un enfant, c'est toi qui fait joujou avec nous, pas le contraire.
-Tu penses avoir gagné assez de temps pour eux? Ou tu es simplement désespéré?
-J'étais désespéré avant même que tout ça ne commence. Et je me fiche d'eux.
-Tu les as maintenu en vie longtemps et c'est encore ce que tu fais, pourquoi?"
Tir sur le molosse qui avait sauté sur le toit derrière moi.
"C'était pas plus compliqué que ça. Et puis, on était que trois, je pensais pouvoir comprendre pourquoi eux. Mais en fait, ça n'a plus aucune espèce d'importance.
-Ha oui?"
Rien que de rester à côté de lui coûtait un effort incroyable, comme si le Néant personnifié s'adressait à vous, dans le seul but de vous voir disparaître. Ses traits d'esprits, son humour noir et sa voix qui émanait à la fois de son corps et dans votre crâne avalait lentement tout espoir, toute combativité, toute énergie positive. Mais ça tombait bien, je n'avais déjà plus rien de tout ça. J'avais déjà essayé de lui mettre une tête, la première nuit. La balle avait tout simplement disparu. Deux fois.
"J'ai gagné.
-Le fait que tu sois coincé sur un toit, u milieu du néant, seul et sur le point de te faire submerger me donne très envie de te donner tort."
Alors, j'ai sauté sur lui, il se contenta de réapparaître un peu plus loin avec un ricanement maniaque. Et je continuais à l'épée, ignorant les monstres qui commençaient à arriver sur le toit à même pas dix secondes de ma position. Il esquiva en boucle, sans comprendre où je voulais en venir.
"Comment tu gagnes, si tu meurs, je ne comprends pas?
-J'ai lutté."
Et tout explosa, mon corps et surtout celui de l'encapuchonné en face avec. Ca servait toujours d'avoir des grenades sur soi. Bordel quelle soirée. Sûrement la meilleure de ma vie. C'est pas tous les soirs qu'on tue le marchand de sable.
Jeudi 23 octobre 2014 à 7:51
Tant que j'ai ma Léa je suis invincible.
C'est la vérité la plus implacable et la plus juste que j'ai été donné de voir. Et si le monde entier à l'air de vouloir tester à quel point, qu'il vienne.
Je n'ai pas peur.
Jeudi 6 mars 2014 à 2:50
Demain, je sors. Je vais tenter de m'amuser. Il faut distraire mon esprit, lui redonner un peu foi en l'univers. Casser ma mécanique impitoyable capable de broyer tout espoir. Si jamais y'a une chance que ça marche, je la saisirai. Et si dans dix ans, je me rend compte que c'était faux j'aurais au moins la satisfaction d'avoir essayé, et prouvé que quand j'étais gosse, j'avais tout compris, et qu'on aurait jamais du me dissuader de me noyer.
Je ne crois pas au destin. Je ne pense pas aux concepts karmique, ils me laissent sceptique. Je crois par contre que la société endommage une partie du soi, et qu'il faut la trouver pour devenir un être stable, et cesser d'un électron en permanence arraché à son milieu. Je vais essayer, pour une fois, de considérer que toute ma logique, aussi infaillible me semble-t-elle, aussi évidente qu'elle semble l'être, que j'ai lié à l'instinct d'une manière si profonde que mes raisonnements par pattern sont devenus efficaces sans même me coûter de réels efforts, que tout ceci, ne soit qu'une erreur. Je vais tenter autre chose. J'ai besoin de croire en quelque chose. Depuis que j'ai cessé de croire en moi, en les autres, puis en l'amour, puis dans tous les autres concepts porteurs, j'ai cessé d'exister en partie, je dois retrouver ça, même si j'ai créé des millions de barrières logiques, supposées me protéger contre ça. Je dois retrouver ce qui faisait de moi un type bien, que l'on discerne difficilement dans le cynisme, mon côté désabusé, et mon pessimisme chronique. Peut être bien que je vais devenir un connard, mais là, j'essaie déjà d'être.
Au fait. Il avait beau pleuvoir, j'avais beau être complètement crevé, avoir eut peur que tu annules parce que j'avais pas de nouvelles... Tu rayonnais, dans cette foutue Eglise. J'ai failli pleurer rien qu'en y pensant. Tu es Transcendance.