Hurlement monstrueux, hurlement ardent.
Réveil. Hurlement qui fait échos à celui de la nuit. Mon portable. Putain. J’aime être levé délicatement. Genre par du Bullet of my valentine à fond. Sauf que ça c’est la sonnerie des appels. Et on appelle plus les gens, à quatre heure du mat’.
-Ouais allô ?
-Je te réveille ?
-A ton avis, Elena ?
-Je dirais oui. A la voix. Mais avec toi, on sait jamais. En plus tu réponds toujours.
-Tu verrais ma sonnerie…
-Je me doute de ce que c’est .
-Dis moi que tu m’appelles pour une bonne raison.
J’appuyais à l’oral sur le « bonne ». Pas la première fois qu’elle avait la lubie de l’appel nocturne. Pas dérangeant d’habitude, mais là je dormais. Mieux, je rêvais. Pas le meilleur, mais ça se prend. On n’a pas tous la chance de rêver souvent.
-Euh…
-Trouve. Vite.
Excédé, je me laissais retomber sur mon oreiller, portable toujours à la main.
-Non, mais en plus y’avait vraiment une raison !
-Tu vas pas me faire le coup du poisson rouge, quand même ? Pas à cette heure-ci ?
Elle en avait rien à faire de l’heure. Et avait tendance à oublier que je dormais, des fois. Rarement, mais n’empêche que.
-Ha oui. Ramène-toi.
-Maintenant ?
-Bien sur !
Quand j’vous disais, qu’elle s’en foutait, de l’heure…
-Donnes moi une bonne raison de bouger mon pieu à quatre heure du mat’, pour venir.
-Y’aura de la bière ?
-Mais encore ?
-Tu me verras en pyjama ?
-Je m’en fous. Dis-moi pourquoi tu veux que je vienne. Sinon je raccroche et je pionce.
-Tu dormiras pas .
Elle n’avait pas tort.
-Tu fais chier.
-Je sais. En plus je te nourris et te désaltère. Tu ne peux pas refuser.
-Tu me nourris ?
-Pizza. Aller, viens, j’ai besoin de toi.
Elle raccrocha. Dites-moi que c’est une blague. Ou une prolongation foireuse de mon rêve. Genre mise en abîme. Et là, j’étais sensé me réveiller. J’attendis, quelques secondes. Fait chier.
Se lever, la tête encore embrumé par le sommeil. Parce que, oui, j’obtempérais. J’allais vraiment y aller. Marcher quinze minutes dans le froid, sans même savoir pourquoi. Pendant que je pestais à voix haute contre Elena, pour son manque d’informations et d’égards à mon sommeil, contre moi, pour être assez con pour me bouger à cette heure, et contre l’univers entier, parce qu’il le valait bien, je pris mes affaires, et me préparais à sortir.
Je pouvais me permettre tout le bordel que je voulais, y’avait personne à la maison. Pour les trois jours à venir j’étais seul. J’aurais pu en profiter pour me sociabiliser un peu, mais non. Et l’autre qui en profitait… Blouson en cuir sur le dos j’sortais en claquant bien la porte de devant d’exaspération.
Musique dans les oreilles, et j’étais parti. Il pleuvait. Fort. J’voyais rien. Et j’avais froid. Génial. La raison avait intérêt à être excellente. Sinon quoi ? Pas comme si j’allais m’énerver sur elle. Désarmante, cette fille.
Marche, sur les pavés. Musique à fond. Sous la pluie. Ca serait pas désagréable, si je n’avais pas perdu potentiellement six heures de sommeils pour. J’étais plongé dans mes pensées. Dans ma musique. Tellement plongé dedans que j’ai pas vu la voiture qui arrivait dans le virage. Que j’ai pas vu, quand elle a fait des appels de phares en tentant de freiner. Par contre, j’ai bien senti le véhicule me percuter, emporté par ses pneus glissant sur les pavés trempés.
La seule question que je me pose, maintenant, c’est…
Bordel, je suis où ?
ça m'a rappelé la fois où j'ai appelé un de mes potes à 4 h du mat.. seule à 80 km de chez moi.. tout ça parce que mon "mec" m'avait planté comme une m....^^ l'amitié moi je vous dis.. y'a que ça de vrai ! ;)