« Ca ne fait pas mal… Viens… »
Elle n’est pas là. Elle dit ça pour me faire sortir de chez moi. Je le sais. Je ne partirai pas. Sa voix éthérée ne me fera plus de mal. Je suis à l’abri ici. Tu peux rien faire, ici. Je suis chez moi. Chez moi, tu m’entends ?
« Je te connais. Tu as peur. Tu as froid. Viens… Viens… Que je t’apporte ce sommeil, cette paix que tu as toujours voulu… »
Tu ne me connais plus. Une éternité qu’on s’est pas vu. Pars. Pars loin, putain. Oui j’ai froid, oui je suis fatigué. Mais je ne te donnerai pas raison. Non. Tu ne peux rien me faire. C’est vrai que ça fait des années que je suis vide. Que j’ai mal. Mais je refuse, je ne céderai pas.
« Souviens toi. Il n’y a pas si longtemps que ça… »
Non, je veux pas. Je refuse. C’est loin. Je veux que ça reste loin…
« Tu avais chaud. Tu étais bien, n’est-ce pas… Dis-le ! Admet-le. Tout ira bien… »
Je ne peux pas. Je ne peux pas. Ce temps-là est… Révolu. A jamais. Je ne veux pas. Je ne veux pas. Me souvenir. Tout ça. C’est pas pour moi.
Je sors mon couteau.
« Ca ne fait pas mal… »
Je le sers. Fort. Je l’aimais tellement fort.
« Reviens moi… »
Sang. Froid. Tellement froid.
« Embrasse moi… »
La mort. Mon Amour.
« K.D, étudiant, mort suicidé, après une crise de folie, due à l’alcool.
A rejoint son ange. »