Des voix. J’entends des voix. Dans ma tête. Et en dehors. Tout raisonne.
Et soudain…
Le silence.
La paix.
Mon corps cesse sa pseudo crise épileptique. Mon cerveau recommence à fonctionner. Et enfin, j’ouvre les yeux. Hell yeah. C’est officiel, je suis mort. Mais je ne pensais pas aller au paradis après. Je suis en plein milieu d’une clairière ouverte et lumineuse. Des arbres entourent l’endroit, comme pour le cacher aux yeux du monde. J’entends le bruit de l’eau qui coule. Doit y avoir une cascade pas loin. Je lève les yeux vers le ciel. Magnifique. Bleu profond, avec un soleil éclatant.
J’ai était téléporté dans un pays où c’est l’été. Cool. Faudra que je songe à me prendre des voitures dans les côtes plus souvent. Trêve de sarcasme. Je ne comprends pas grand-chose là. Puis y’a deux secondes, j’entendais des voix. Donc, je suis fou ? Mort ? Ou bien, je suis dans le coma, et mon corps est plongé dans une transe hallucinatoire, pendant qu’on s’occupe sur moi, sur Terre ?
-A la fois rien, et tout ça à la fois.
J’ai même le droit à l’hallucination du divin prophète évidemment invisible qui va me guider dans ce monde de fou que je vais devoir sauver d’un grand malheur, on parie ?
-Quel petit esprit étriqué tu as. Tu débordes de sarcasme. Je suis derrière toi. Se servir de ses sens, c’est parfois mieux que réfléchir. Surtout vu tes capacités visiblement limités.
Volte face. Créature de petite taille. Genre très petite taille. Sans formes réelles. Une tache d’ombre, qui semblait consistante, et pourtant. Ce qui la constituait était en mouvement perpétuel à l’intérieur d’elle-même. Merveilleux.
-Ca surprend hein ?
-Pas autant que t’entendre parler dans ma tête et lire dans mes pensées, cela dit.
-Pourquoi tu te fatigue à parler alors ?
Pas faux. Reflexes. Bon il va m’expliquer, le truc, là ?
-Je suis pas un truc.
-Tu es quoi, alors ? Et je suis où, au juste, là ?
-Tu ne devines pas ? Tu vois bien que t’es pas mort.
Donc j’ai été téléporté après un accident de voiture dans un endroit où les lois de la physique que je connais n’existent pas comme elles sont censées être. Tellement plus logique de croire ça que mon décès. Evidemment.
-Hé ! J’ai dis que tu étais en vie ?
Bon d’accord, là, il me gave. Je comprends rien, et il se fout de ma gueule.
-C’est toi qui est nul, pas moi qui me fout de toi.
Et il disparut. Comme ça. En laissant, une trace sur le sol. Une trace qui ressemblait fort à un S. Il a signé ? Ce truc à signer ? Respirations. Inspirer, expirer. Ne pas paniquer. On avance, et on réfléchira après, mec. On avance, c’est tout. Ne pas penser. Surtout. Se dire qu’on est en vie, quelque part. Se dire qu’on a pas perdu famille, amis, repère en une fraction de seconde.
Une musique s’éleva, alors que mes pas me conduisaient là où ils pouvaient après avoir choisi une destination aléatoire. Sauf qu’il n’y a rien d’autres que des arbres. Des arbres trop loin pour cacher des mélomanes. Même avec des enceintes, je n’entendrais pas aussi nettement. Le son semblait provenir de nulle part et de partout à la fois. Je continuais à avancer. Piano. Mélancolique et puissant. Crescendo.
Le volume continuait de monter. Mon corps entra en résonnance avec. Chaque particule de mon corps semblait vibrer au rythme de la mélodie. Mon cerveau se vidait. La fatigue, monta brusquement.
Soudain.
Silence.
Et Elle apparut.
-Salut !
Sourire enjôleur. Elle était nimbée de lumière.
-Salut, Elena.
Hell, yeah.